Cubes de bois solidaires
Douglas, pin noir, mélèze, épicéa… Ecologis oblige, les constructions en bois font leur retour dans nos villes. Mieux, les bailleurs sociaux ne rechignent plus à utiliser ce matériau vert(ueux) pour réhabiliter et agrandir leur patrimoine. Le long des berges du canal Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), un emblématique immeuble ouvrier photographié par Robert Doisneau en 1945 revit ainsi après des années d’abandon. Destinée au logement social, l’opération Au Bon Coin conjugue lourde restructuration (avec ouvertures sur le canal) et greffe d’habitations au dos de l’ancien bâtiment. « A la brique existante la nouvelle extension oppose une écriture bois contemporaine qui réduit nuisances et déchets grâce à la préfabrication, permettant à terme de faciliter sa déconstruction » , vante l’agence Ramdam. Plus au sud, dans la capitale, six nouveaux appartements coiffent désormais le sommet d’un immeuble HLM du quartier de Belleville. Là encore, murs et toitures en bois massif tranchent avec la bâtisse originelle en béton. « Les différentes largeurs des panneaux préfabriqués ont su s’adapter aux cheminées existantes et les pans coupés ont pu respecter le gabarit des règlements d’urbanisme » , commente l’agence d’architecture Lair & Roynette. Enfin, pour lutter contre le mal-logement et aider les personnes en grande précarité, Habitat et humanisme a développé avec les architectes d’Univers & conseils un concept très solidaire. Entièrement en bois, « la maison qui déménage » se monte et se démonte en dix jours. Avec ses 40 mètres carrés, elle peut accueillir une famille de quatre personnes. Ce petit nid boisé qui coûte environ 80 000 euros sera loué 280 euros par mois. Qui dit mieux ?