Primaire : Sarkozy prend une longueur d’avance
A dixneuf mois de la primaire, Sarkozy s’impose, sauf si Alain Juppé parvient à mobiliser les voix centristes.
Adix-neuf mois de la primaire de la droite et du centre, il serait sot de penser que cette élection est jouée. Néanmoins, notre sondage Ipsos- Le Point démontre qu’à l’heure actuelle les Français les plus certains d’aller voter à la primaire – ils sont 7 % – sont très largement favorables à Sarkozy, puisque, sur cette base électorale, le président de l’UMP tue le match dès le premier tour avec 55 % d’intentions de vote, loin devant Alain Juppé 26 % (voir tableau). Les deux hommes, à ce stade, apparaissent comme les principaux adversaires, écrasant les autres compétiteurs déclarés comme Bruno Le Maire (9 %) et François Fillon (7 %). Les autres noms testés, Nathalie Le profil des électeurs potentiels d’Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy dépend de leur niveau d’études. Au sein des sympathisants de la droite et du centre, les bac + 3 sont 43 % à soutenir le maire de Bordeaux, quand ils ne sont que 28 % pour Nicolas Sarkozy. Ce critère se vérifie au niveau des professions : Sarkozy est le champion des ouvriers (54 %, contre 32 % pour Juppé), des inactifs (45 %, contre 33 % à son adversaire). A l’inverse, Juppé séduit 41 % des artisans et commerçants (contre 29 % en faveur de Sarkozy). Ceux qui, au sein de la droite et du centre, ont voté Hollande en 2012 au premier tour plébiscitent Alain Juppé (73,5 %, contre 10 % pour Sarkozy). Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand ou Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, ne dépassent pas 1 % des intentions de vote.
Le sondage est sévère pour l’ex-Premier ministre, qui avait quitté Matignon en 2012 avec une cote de popularité supérieure à 50 %. Il est désormais devancé par Bruno Le Maire, qui jouit d’un capital de « renouveau ». François Fillon est à la fois le candidat dont le programme est le plus abouti, mais c e l ui q ui c o mpte un r e t a r d considérable dans la course à la primaire par rapport à la paire Sarkozy-Juppé.
La question préalable, qui porte sur l’intention de se rendre aux urnes en novembre 2016, a été posée à l’ensemble de notre échantillon. Il faut néanmoins prendre ce chiffre de 7 % (soit 3 millions de personnes) avec prudence. « Les sondés ont tendance à surestimer leur motivation » , nous indique Jean-François Doridot, directeur général d’Ipsos Public Affairs.