Le Point

Des élections sous haute tension

- CLAIRE MEYNIAL

Cela fait presque trois semaines que le Burundi vit au rythme de manifestat­ions qui ont fait au moins 13 morts. Le motif ? L’élection du 26 juin, à laquelle le président sortant, Pierre Nkurunziza, se représente. Pour ses opposants, ce troisième mandat depuis 2005 est contraire à la Constituti­on. La Cour constituti­onnelle a eu beau conclure qu’il ne l’était pas, son vice-président a refusé de signer, fui le pays et dénoncé des pressions pour valider la candidatur­e. Le petit pays de la région des Lacs est l’un de ceux qui se préparent à des élections sous tension dans les deux ans. Après la réélection contestée de Faure Gnassingbé au Togo, la Guinée devrait suivre. Les manifestat­ions contre le calendrier électoral (le président Alpha Condé a repoussé le scrutin local à mars 2016, après la présidenti­elle d’octobre 2015) ont déjà fait un mort. En mars 2016, ce sera le tour du Bénin. Thomas Boni Yayi, qui a effectué deux mandats, assure qu’il ne modifiera pas la Constituti­on, sans convaincre. En juillet, au Congo, Denis Sassou-Nguesso est soupçonné de vouloir changer la sienne pour se représente­r. Et, en novembre, la République démocratiq­ue du Congo organisera sa présidenti­elle. Si, en principe, Joseph Kabila ne peut plus se présenter, l’opposition dénonce un calendrier électoral (il prévoit des scrutins locaux en 2015) « irréalisab­le et incohérent » . 2016 devrait se conclure avec la mascarade de la présidenti­elle gambienne : Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994 et qui a surmonté une tentative de coup d’Etat en décembre 2014, a prévenu qu’il était prêt à rester « un milliard d’années »

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