De son burn-out la patronne du Huffington Post a tiré bien des leçons.
sourcilière et brisé l’os de la pommette. Les jours suivants, dans les salles d’attente de médecins, elle a fait le bilan de son existence. Elle est riche, dirige un des sites les plus populaires de la planète. Elle a été classée par Time parmi les cent personnalités les plus influentes du monde. « Mais est-ce là le vrai visage de la réussite ? » s’interroge-t-elle. Arianna Huffington entreprend alors de changer de vie.
Le nouveau régime semble lui réussir. A 64 ans, la mine radieuse, sans une ride, l’oeil rivé sur son smartphone, elle entre dans son bureau, au siège du Huffington Post, en plein SoHo. Il y a une grande table ronde, un canapé, des vases de fleurs, une collection de tableaux-collages réalisés par sa fille… Arianna est, dit-on, une Mme de Staël moderne. Femme de lettres, polémiste, auteure de nombreux livres, elle n’a cessé depuis quarante ans de s’entourer de toutes sortes de célébrités. Cette grande blonde a un talent indéniable pour le contact et l’autopromotion. Elle joue aussi beaucoup de son charme.
La réussite dans nos sociétés occidentales, dit-elle avec son accent grec rocailleux, se mesure au montant du salaire et à la taille du bureau. Or cette quête incessante du pouvoir et de l’argent nous tue, selon elle, à petit feu. « C’est comme si on était assis sur un tabouret à deux pieds, on tient un temps, mais on finit inévitablement par se casser la figure. Il faut redéfinir les critères du succès » , affirme-t-elle en vous fixant intensément. Arianna a donc décidé de lancer une « troisième révolution