Quand Necker conseille Hollande
Roman. Si Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de haute finance, ressuscite dans « Le fantôme de l’Elysée » le baron Necker, ex-ministre des Finances de Louis XVI, pour l’introduire dans le bureau de François Hollande la veille de sa conférence de presse de janvier 2014, c’est pour l’avertir du péril qu’il encourt : le naufrage de sa présidence si des réformes ne sont pas engagées. Car la situation de la France est, de façon troublante, semblable à celle de 1789 :
Elle est paralysée par les mêmes fléaux : dette excessive, déficit, réformes impossibles. « Pour éviter l’enchaînement fatal de [son] temps », il conseille la réduction des dépenses publiques : « Le service de l’Etat ne se monnaie pas, il ne doit pas procurer d’avantages indus. »
Elle subit la même pression fiscale, avec la hausse des impôts, « venin redoutable » qui a mené à la Révolution. Pour l’éviter, il prône « une contri- bution unique, très lourde, universelle, permettant de ramener en une fois la dette à un niveau soutenable ».
Les plans de relance par les grands travaux ? D’excellentes initiatives, qui créent de la richesse et stimulent l’investissement, « si vous ne [les] financez pas grâce au principe le plus répandu dans les gouvernements : la politique du seau percé » .
La réforme territoriale ? Elle a provoqué la convocation des Etats généraux. Il est donc « pertinent de faire porter sur les provinces certaines des dépenses publiques » et « périlleux […] de lancer la transformation des échelons locaux » « Le fantôme de l’Elysée », de Philippe Dessertine (Albin Michel, 240 p., 18 €).