La croqueuse de diamants
Valérie Messika fête ses 10 ans de création et va inaugurer son atelier de haute joaillerie.
LValérie Messika, une créatrice fille de diamantaire qui s’est fait un prénom dans le monde de la joaillerie. es diamants, Valérie Messika est tombée dedans quand elle était petite. Son père, André Messika, est un grand nom de la profession, aujourd’hui dans le Top 5 des exportateurs de la Bourse de Tel-Aviv.
« Petite, je regardais les pierres que mon père rapportait à la maison. C’était mon mode de communication avec lui car, pour briller à ses yeux, je devais comprendre le diamant et entrer dans sa pierre. Mon père, qui était parti de rien, m’a aiguisé l’oeil et transmis le sens du détail et l’amour d’entreprendre », se souvient la créatrice.
L’ADN de sa joaillerie ? Une ode au diamant, cette pierre opaque qui, une fois taillée par la main de l’homme, brille de mille feux. « J’ai toujours été impressionnée par son éclat. Je voulais le mettre en scène sur la peau d’une femme sans en rajouter ni être ostentatoire, pour qu’elle puisse le porter tous les jours », poursuit-elle.
Il y a dix ans, le diamant relevait de l’exceptionnel, à l’occasion d’un mariage, d’une naissance… Ce n’étaient quasiment jamais les femmes qui se les offraient, comme c’est plus souvent le cas aujourd’hui. Mais Valérie a eu l’intuition que la donne allait changer et s’est lancée dans la brèche. Un pari qui a bigrement porté ses fruits aujourd’hui.
Car Valérie Messika a indéniablement contribué à désacraliser le diamant pour qu’on puisse l’arborer au quotidien. Sa ligne Move avec trois diamants oscillant sur un rail est, notamment, devenue un best-seller.
« Quand j’ai commencé, mon père m’a donné deux conseils : ne copie personne et ne fais que du diamant pour revendiquer ton expertise familiale et devenir une référence », nous livre la talentueuse créatrice qui est aussi mère de deux petites filles.
Se renouveler en termes de style et de collection en ne travaillant que sur le diamant est bien périlleux. Mais Valérie est dotée d’une créativité débridée, à raison de 150 à 200 pièces par an !
Pour fêter les 10 ans de sa marque, Valérie Messika se lance
dans la haute joaillerie.
A l’occasion des 10 ans de sa griffe et après l’ouverture de sa boutique parisienne à deux pas de la place Vendôme, Messika réalise son rêve et va inaugurer un atelier de haute joaillerie. Elle a récemment présenté une collection de dix pièces d’exception d’une modernité folle.
« Les grands joailliers ont une histoire liée à un patrimoine que je n’ai pas. Mon patrimoine, c’est le diamant. Si la haute joaillerie est souvent sophistiquée, ce que je fais est très actuel et minimaliste pour qu’on ne se sente ni “dadame” ni endimanchée » , déclare la créatrice avec malice.
Valérie vit aujourd’hui un rêve éveillé, celui de créer des pièces à plusieurs millions d’euros. Quand elle a soufflé l’idée à son diamantaire de père, il lui a rétorqué : « Mais tu es folle, ma fille ! » Ce à quoi sa fille prodige et ex-timide repentie a répondu : « J’aurai réussi quand on arrêtera de me dire que je suis la fille d’André et qu’on te demandera si tu es le père de Valérie Messika. »
Ironie du sort et preuve de son talent aux mille carats, on le lui a justement demandé récemment !