POUTINE SORT SES CHARS
Les dépenses militaires russes depuis 1988,
« C’est la première fois ! Vous imaginez que les gars ont peur de s’en servir. » Le patron de l’usine Uralvagonzavod se veut rassurant. Si le fleuron des blindés russes a calé plus d’une fois lors des répétitions du défilé militaire du 9 Mai (qui célèbre le 70e anniversaire de la victoire sur le régime nazi), c’est parce qu’il requiert un fin pilotage.
Sinon l’armée russe l’affirme : le T-14 Armata est un monstre de technologie. Plus rapide (80 kilomètres/heure), plus puissant (canon de 125 millimètres), plus léger et plus robotisé que le char américain Abrams. « C’est le plus grand changement dans leur famille de blindés depuis les années 60 et 70 », reconnaît la revue britannique Jane’s Defence.
Vladimir Poutine, il est vrai, récolte les fruits des investissements massifs consentis dans l’industrie de l’armement : 73 milliards de dollars en 2015, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Certes, le chef du Kremlin peut encore jalouser les EtatsUnis. Avec des dépenses évaluées à 570 milliards de dollars, Washington dépasse cette année le montant total du programme de modernisation de l’armée russe engagé d’ici à 2020.
Il n’empêche. Moscou déploie ses muscles et ses chars T-14 Armata. Au cours des quinze prochaines années, 2 300 nouveaux blindés entreront en service. A condition toutefois de régler les couacs. Car des problèmes de transmission ont g â c hé l e urs pr e mières s or t i e s . Les spectateurs ont alors eu droit au déni des militaires. « Chers invités, voici l’exercice d’évacuation d’un char », crachaient les haut-parleurs au moment où l’un d’eux, à l’arrêt, s’apprêtait à être tracté. Poutine a sûrement apprécié