Le Point

Ces profs en échec scolaire

- LOUISE CUNEO

dispense des conseils et oriente vers des coachs – d’anciens profs – ceux qui souffrent, mais qui veulent malgré tout continuer. Ils ne sont que 10 % des demandeurs. Ceux qui veulent abandonner le métier sont nettement plus nombreux : auprès d’Après prof, le pôle formation d’AAP, ils trouvent non seulement un accompagne­ment pour leur reconversi­on, mais aussi du réconfort et de la motivation. Les profils vont du jeune de 22 ans en formation à l’Espé qui se rend compte que ce n’est pas ce qu’il attendait du métier à des sexagénair­es en fin de carrière.

Rémi Boyer, président-fondateur d’Aide aux profs et coauteur de « Souffrir d’enseigner, faut-il rester ou partir ? » avec José Mario Horenstein, ancien psychiatre de La Verrière, l’hôpital qui accueillai­t jusqu’au début des années 2010 des professeur­s en dépression, déplore : « Le métier a beaucoup changé ces vingt dernières années. Quand je suis arrivé il y a presque trente ans, je voulais enseigner… et j’enseignais. Aujourd’hui, les profs ont surtout le sentiment de faire de l’administra­tif, avec les cahiers de texte numériques, le livret du socle commun de compétence, les mails des parents auxquels il faut répondre… » Sans compter l’essentiel : le manque de reconnaiss­ance et de valorisati­on, l’impossibil­ité d’évoluer dans sa carrière autrement qu’en devenant inspecteur ou chef d’établissem­ent, le manque de soutien de la hiérarchie, la pression des parents, les programmes impossible­s à boucler, le rôle d’assistante sociale à assurer… 1. Le prénom a été modifié.

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