FABIUS TENTE SA CHANCE
Pour relancer un processus de paix en lambeaux, Laurent Fabius affirme avoir trouvé la solution. « La méthode doit évoluer, confie-t-on dans l’entourage du ministre des Affaires étrangères. Celle des face-à-face directs entre Israéliens et Palestiniens, sous le patronage américain, a échoué. Il faut sortir de ce tête-à-tête avec un accompagnement international intense. » Le chef de la diplomatie française a donc entamé un marathon diplomatique visant à faire adopter une résolution française à l’automne devant le Conseil de sécurité de l’Onu. Amendable selon les sensibilités de chaque partie, le texte graverait dans le marbre un calendrier contraignant ainsi que les paramètres de la négociation. Il reprendrait les fondamentaux de la position française sur le conflit, notamment un Etat palestinien sur les bases des frontières de 1967, avec « échange mutuellement agréé de territoires » . En visite au ProcheOrient, Fabius a rappelé que la poursuite de la colonisation israélienne faisait « reculer la solution à deux Etats » . Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire de Benyamin Netanyahou, à la tête du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël. Le Premier ministre israélien a fustigé tout « diktat internat i onal » poussant son pays à « accepter des frontières indéfendables » . Mais le chef du Quai d’Orsay semble décidé à mener à bien son plan. Et, en cas d’échec, il a indiqué qu’il n’hésiterait plus à utiliser sa dernière carte : la reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien par la France