ONEWEB, LE CONTRAT HISTORIQUE D’ARIANESPACE
La révolution OneWeb est en marche. La start-up créée par Greg Wyler, un Américain qui n’en est pas à son coup d’essai – il a travaillé chez Google et SpaceX –, va exploiter dans l’espace une constellation de microsatellites (900 au total). Objectif : faire pénétrer à coûts réduits la 4G dans les campagnes les plus reculées de la planète. OneWeb a choisi une orbite basse ( 1 2 0 0 k i l o mè t r e s ) , q u i p r é s e n t e l’avantage de réduire le temps de circulation des signaux (temps de latence). Pour apporter « Internet à haut débit à tout le monde » , Greg Wyler n’est pas parti seul. Il a réuni un tour de table d’exception qui a déjà mis au pot 500 millions de dollars. On recense ainsi Airbus Defence & Space, qui fournira les satellites, un opérateur de télécoms indien et un mexicain, le fabricant d’équipements pour téléphonie mobile américain Qualcomm tout comme les exploitants de satellites Hughes Network Systems et Intelsat. Richard Branson, avec son groupe Virgin, a aussi répondu présent. Mais le partenaire le plus inattendu demeure Coca-Cola, qui, pour installer au sol les boîtiers de réception, offre au consortium ses 25 millions de points de vente, souvent situés dans les coins les plus isolés. La constellation de OneWeb, en concurrence directe avec le projet Google-SpaceX, devrait être accrochée au ciel entre 2017 et 2019. Ce dont se réjouit Stéphane Israël, PDG d’Arianespace, qui lancera la plus grande part des satellites, le reste étant confié à Virgin Galactic. Un contrat « historique » de quelque 1,5 milliard d’euros qui fait allègrement passer son carnet de commandes au-delà de 5 milliards. Arianespace réalisera ainsi 21 lancements de Soyouz emportant chacun 32 satellites. La part belle faite à l’industrie russe peut surprendre en période de tensions Est-Ouest. Mais l’espace ne fait l’objet d’aucune sanction. Et pour cause : les astronautes américains passent par Baïkonour pour quitter la Terre