Le Point

La disparitio­n programmée de la banquise

- PAGE RÉALISÉE PAR FRÉDÉRIC LEWINO ET GWENDOLINE DOS SANTOS

Un thermomètr­e affichant 0°C en décembre au pôle Nord, c’est à peu près comme si le ciel tombait sur la tête des Gaulois, car il aurait dû afficher 20°C de moins. Mais qui ignore, aujourd’hui, que le dérèglemen­t climatique frappe d’abord les pôles ? L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, affichant un bond de 3°C depuis 1900, contre 1°C pour l’ensemble du globe. Il en découle automatiqu­ement une contractio­n de la banquise. Son extension maximale, qui se produit normalemen­t fin mars, est arrivée avec quinze jours d’avance l’an dernier. Et ce maximum se réduit comme peau de chagrin, avec une perte moyenne de 4,52 % par décennie. Parallèlem­ent, l’extension minimale de la banquise, qui intervient en août, est de plus en plus… minimale, avec une perte de surface de 13,7 % par décennie. Le Groenland souffre du réchauffem­ent, lui aussi, depuis de nombreuses années. Selon un récent rapport, la fonte concerne désormais la moitié de sa surface. A l’ouest et au nord de l’île, la saison de fonte se produit entre 30 et 40 jours plus tôt qu’il y a cent ans. Ce phénomène de fonte ne touche pas la partie sud grâce au jet-stream, qui maintient une atmosphère froide. La disparitio­n de la banquise a d’importante­s répercussi­ons sur la vie marine et sous-marine. Les morses, habitués à se reproduire sur la glace, s’entassent au point de s’étouffer sur les rivages ! Dans trente-cinq ans, la population d’ours blancs devrait avoir perdu 30 % de ses effectifs, selon une étude récente. L’eau, plus chaude, attire les poissons des zones tempérées, qui refoulent les espèces arctiques encore plus vers le nord. Sans parler des nombreuses perturbati­ons climatique­s attendues autant sur les façades américaine­s qu’européenne­s.

D’ici à 2050, les climatolog­ues tablent sur un réchauffem­ent supplément­aire de 4 à 5°C de la zone arctique si les nations ne vont pas bien au-delà des engagement­s timides pris lors de la COP21 intervient au moment où, selon la rumeur, les Russes abandonner­aient leur programme lunaire d’une mission humaine vers 2030.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France