La disparition programmée de la banquise
Un thermomètre affichant 0°C en décembre au pôle Nord, c’est à peu près comme si le ciel tombait sur la tête des Gaulois, car il aurait dû afficher 20°C de moins. Mais qui ignore, aujourd’hui, que le dérèglement climatique frappe d’abord les pôles ? L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, affichant un bond de 3°C depuis 1900, contre 1°C pour l’ensemble du globe. Il en découle automatiquement une contraction de la banquise. Son extension maximale, qui se produit normalement fin mars, est arrivée avec quinze jours d’avance l’an dernier. Et ce maximum se réduit comme peau de chagrin, avec une perte moyenne de 4,52 % par décennie. Parallèlement, l’extension minimale de la banquise, qui intervient en août, est de plus en plus… minimale, avec une perte de surface de 13,7 % par décennie. Le Groenland souffre du réchauffement, lui aussi, depuis de nombreuses années. Selon un récent rapport, la fonte concerne désormais la moitié de sa surface. A l’ouest et au nord de l’île, la saison de fonte se produit entre 30 et 40 jours plus tôt qu’il y a cent ans. Ce phénomène de fonte ne touche pas la partie sud grâce au jet-stream, qui maintient une atmosphère froide. La disparition de la banquise a d’importantes répercussions sur la vie marine et sous-marine. Les morses, habitués à se reproduire sur la glace, s’entassent au point de s’étouffer sur les rivages ! Dans trente-cinq ans, la population d’ours blancs devrait avoir perdu 30 % de ses effectifs, selon une étude récente. L’eau, plus chaude, attire les poissons des zones tempérées, qui refoulent les espèces arctiques encore plus vers le nord. Sans parler des nombreuses perturbations climatiques attendues autant sur les façades américaines qu’européennes.
D’ici à 2050, les climatologues tablent sur un réchauffement supplémentaire de 4 à 5°C de la zone arctique si les nations ne vont pas bien au-delà des engagements timides pris lors de la COP21 intervient au moment où, selon la rumeur, les Russes abandonneraient leur programme lunaire d’une mission humaine vers 2030.