Le troisième homme
Avec 13 % de chances de l’emporter derrière Alain Juppé, grand favori (51 %), et Nicolas Sarkozy (25 %), François Fillon a progressé depuis octobre 2015, grâce à la sortie de son livre « Faire ». L’année 2016 est pleine de menaces : l’extension du totalitarisme islamique avec en face un continent européen en train de se défaire et une élection présidentielle américaine pour le moment préoccupante… Dans ce contexte, nous avons plus que jamais besoin d’une solidarité européenne. Comment peut-on stopper la désintégration européenne ? D’abord avec une Europe pragmatique et réactive. Schengen est un échec parce que Schengen n’a pas été taillé pour résister à des millions de réfugiés arrivant en Europe à flots continus. Au lieu de se lancer dans un débat théologique, il faut dire que le traité n’est plus adapté à la situation géopolitique actuelle et il faut le réviser, avec la mise en place de vraies frontières européennes, avec des gardes-frontières, et en assurer le financement par les pays les plus riches, notamment l’Allemagne. Enfin, il est urgent de se mettre d’accord sur une politique d’immigration commune.
Donc pas de retour aux frontières nationales ?
Non, sauf circonstances exceptionnelles comme celles que nous traversons en raison de la guerre que nous livrons contre l’Etat islamique. A long terme, la sécurité européenne sera mieux assurée avec une vraie politique commune qu’avec des barrières rouge et blanc entre chaque pays de l’union. Cela suppose que tout le monde s’engage. Si un pays ne peut assurer ses missions, il doit être exclu de Schengen.
Selon le philosophe Carlo Strenger, c’est l’incapacité à défendre de façon argumentée les valeurs de l’Occident qui pousse les droites européennes vers le nationalisme. Vous êtes d’accord ?
Le culte de la repentance, la négation du passé et la culpabilisation sont évidemment des ferments du nationalisme. Mais soyons pragmatiques. Si j’avais la conviction qu’un retour aux frontières nationales favorise notre sécurité et notre prospérité, je le