Mitterrand, copain et coquin
ami » (1), Jean-Marie Pontaut et Dominique Torrès, explorent à travers le portrait de l’ami le plus proche de l’ancien président les méandres les plus intimes de François Mitterrand. Un réquisitoire en creux tant il apparaît que, chaque fois, Mitterrand couvre, minimise, ignore ou feint d’ignorer les entourloupes financières de son ami après qu’il s’est enrichi. Pis : quand il devient président et que Pelat s’est mis dans une mauvaise passe en bénéficiant d’un délit d’initié (affaire PechineyTriangle), Mitterrand actionne, en coulisse, tout l’appareil d’Etat pour épargner son ami ou faire trébucher la justice…
L’homme du « Coup d’Etat permanent » a toujours pu compter sur la générosité de son ami. S’agit-il d’entretenir l’avocat Mitterrand, Pelat, via sa société Vibrachoc, lui versera une rente fixe : entre 1972 et 1982, 293 000 francs d’honoraires pour des prestations juridiques à vrai dire fictives. Après 1981, c’est l’un des fils, Gilbert Mitterrand, qui reprend la « charge » (579 000 francs de 1981 à 1989)…
« Très secret ». Naturellement, Pelat est au coeur du secret sur la seconde vie de Mitterrand avec Anne Pingeot. Quand il s’agit d’embellir la maison de Gordes, où les amoureux aiment à se retrouver, Patrice Pelat signe le chèque des travaux : 270 000 francs en 1986.
Mitterrand est-il seulement mû par des liens d’amitié ou bien Pelat est-il couvert parce qu’il en sait trop ? C’est la question qui traverse le livre et à laquelle les auteurs n’apportent pas de réponse définitive. Ils sèment, en revanche, quelques graines et dévoilent des aspects méconnus. Ils exhument ainsi une note des Renseignements généraux datée du 14 novembre 1970 portant la mention « Très secret », qui signale un aller-retour à Genève, dans la journée du 13, de François Mitterrand au moment même où il veut conquérir le Parti socialiste, alors moribond. « Dès son arrivée, il s’est rendu à la banque de l’aéroport, où il a effectué une opération de change. Il a pris ensuite un