RADIOHEAD, CES GÉNIES
Musique. Beatles, Rolling Stones, Doors, Who… Pink Floyd, Led Zeppelin, Queen, U2… Police, AC/DC, Nirvana, Guns N’ Roses… Aux douze monstres sacrés de l’histoire des groupes rock – pas une surprise, juste une confirmation –, il faudra ajouter désormais un treizième invité à cette cène du prodige musical : avec son neuvième album attendu comme le Messie dans le monde entier, et trente ans après sa création, Radiohead vient de livrer un chef-d’oeuvre absolu. « A Moon Shaped Pool » résonne déjà comme « Dark Side of the Moon », l’album mythique des Floyd, et figurera aussi dans toutes les anthologies. Les fans se sont rués sur la version digitale, les mêmes et les autres patienteront jusqu’au 17 juin pour plonger dans les bacs. En attendant, écoutez et réécoutez en boucle ces onze titres et notamment les très épurés « Daydreaming » ou « True Love Waits », encore plus allumés qu’un morceau de feu King Crimson. Une ambiance houellebeco-fin de siècle mâtinée des violons et choeurs du London Contemporary Orchestra, qui n’est pas là juste pour faire joli. On se demande même si l’album n’aurait pas pu servir de BO au « Shining » d’un autre génie, Stanley Kubrick. De « Decks Dark » à « Desert Island Disk », impossible de ranger les cinq Anglais dans un genre qu’on peut à la limite qualifier de folk psychédélique. Bref, vous voilà prévenus. Soit vous décidez de passer à côté de ce sommet rock, soit à la fin de la première écoute vous deviendrez et resterez Radiohead- addict. Ce groupe est une drogue dure qui va encore faire des ravages. Ceci dit, le sucre, le crack et le poker sur Internet, c’est beaucoup plus dangereux. Alors… « A Moon Shaped Pool » (XL Recordings).