Le Point

La fureur du vintage

Après la course à la puissance, la moto plaisir.

- PAR MICHEL REVOL

Chez Ducati, on n’en revient evient toujours pas. L’an dernier, ier, la marque italienne met sur ur le marché français un modèle un peu curieux, trapu, chaussésé de gros pneus et comme racaccourc­i de l’arrière-train. Sonon nom, qui est en passe de devenir une marque déposéeée : Scrambler. Un an plus tard, rd, début 2016, Ducati fait les comptes. C’est un carton. « On en a vendu 1 509 en France, soit presque resque le double de la meilleure vente nte historique de la marque » , comptabili­se, pas peu fier de son coup, Thierry Mouterde, patron de Ducati West Europe. En fait, le succès du Scrambler n’est qu’un juste retour des choses pour la firme italienne : c’est elle qui, en 1962, commercial­ise à grande échelle les premiers scramblers aux Etats-Unis, ces machines faites pour rouler sur les petits chemins et les plages de Californie. Le modèle 2015 est la réplique de celui de 1962. Ducati a aboli plus de cinquante années. « On a fait comme si on n’avait jamais arrêté la production ! » s’amuse Thierry Mouterde.

Soif d’authentici­té. Dans le monde de la moto, la vague dite du « néo-rétro » emporte tout ou presque. Le phénomène arrive d’ailleurs à un curieux moment, puisque la France vient d’obtenir de Bruxelles la fin de la limitation à 100 chevaux des moteurs. Mais les amateurs de 2-roues, de plus en plus âgés et féminins, dédaignent visiblemen­t la course à la puissance. Ils lui préfèrent le plaisir d’une conduite apaisée. « Dans les années 70, le marché français s’est laissé un peu embarquer par les modèles japonais, qui privilégia­ient la performanc­e, explique Jean-Luc Mars, patron de Triumph. Mais c’était un peu factice. On en revient à des plaisirs plus sains. Et la moto suit les tendances de la société : on cherche plus de sécurité, on court moins, on souffle un peu plus… » Après la slow-food, la slow-moto, en somme.

Ducati, marque ô combien associée à la performanc­e rugissante, a ainsi dégonflé son Scrambler : il délivre « seulement » 75 chevaux dans sa version 800 cm3, et 41 dans la version 400 cm3. Triumph surfe aussi sur cette « lame de fond de la moto plaisir » . La marque anglaise ne mise d’ailleurs presque plus qu que sur la moto raisonnée : dans son catalo catalogue, le seul modèle sportif survivant est la Daytona 675. A la place, Triumph a étof étoffé sa gamme rétro avec, en têt tête d’affiche, la mythique Bo Bonneville, relancée au début des années 2000. « Les clients souh souhaitaie­nt à l’époque un retour des machines authentiqu­es » , raco conte Jean-Luc Mars. Désorm mais, la Bonneville se décline d dans plusieurs versions, qui n n’excluent pas les dernières te technologi­es comme l’ABS ou les poignées chauffante­s. L Les constructe­urs ont compr pris tous les bénéfices qu’ils p pouvaient tirer de cet engouement. Puisque les motos sont belles, léchées, s stylées, leurs propriétai­res v veulent les bichonner. A l’i l’image de Harley-Davidson ou d de BMW, les constructe­urs déclin déclinent une large gamme d’options. Le possesseur d’une Bonneville T12 T120 pourra par exemple la personnali­ser à loisir, grâce aux 160 options proposées… « Le dernier pilier du plaisir, avec la possession et la personnali­sation de la moto, c’est le sentiment d’appartenan­ce à une communauté » , explique Jean-Luc Mars. Les marques s’allient donc avec les grandsmess­es de motards : Wheels and Waves à Biarritz, Sunday Ride Classic au Castellet… Là, on échange des conseils, on admire les montures des autres, on discute culasses et pistons. A l’ancienne

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La Ducati Scrambler, réplique du modèle sorti en 1962.
 ??  ?? Triumph a relancé la Bonneville au début des années 2000. La nouvelle T120 est largement personnali­sable.
Triumph a relancé la Bonneville au début des années 2000. La nouvelle T120 est largement personnali­sable.

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