Le Point

Marcel Wanders fait swinguer

Le prodige néerlandai­s du design et le célèbre cristallie­r lorrain unissent à nouveau leurs forces pour une collection spectacula­ire.

- PAR MARINE DE LA HORIE

Marcel Wanders est une telle star que le vénérable New York Times le considère comme une « Lady Gaga du design » . Il faut dire que ce touche-àtout aussi facétieux que businessma­n est un insatiable créateur. Chacune de ses pièces, dans lesquelles il distille son style singulier et souvent onirique, est toujours empreinte de poésie et de fantaisie. Il est passé maître dans l’art du décalage. Résultat, tout ce qui sort de son imaginatio­n est un potentiel best-seller.

Il a beau être sollicité de toutes parts, collaborer avec le mythique cristallie­r français a toujours été un rêve pour le designer néerlandai­s. « Quand je suis sorti de l’école, j’ai fait une liste des dix sociétés avec lesquelles j’avais envie de travailler. Dix ans plus tard, j’avais complété la liste, mais, à l’époque, je n’avais pas osé mettre Baccarat… Aujourd’hui, c’est chose faite et j’en suis très fier », explique le quinqua, qui compte pas moins de 1 700 projets à son actif.

Le créatif, qui s’est fait connaître il y a vingt ans avec une chaise en macramé solidifié, est aussi à l’aise sur le chantier d’un hôtel de Miami que quand il planche sur un concept-store à Dubai.

Pour cette collaborat­ion, six ans après la première, qui mettait en scène des vases, bougeoirs et des pièces de taille moyenne en cristal inspirées d’une forêt mystérieus­e, Marcel Wanders est passé à la case monumental. Il a notamment imaginé le Roi-Soleil, premier lustre sphérique de toute l’histoire de Baccarat. Il a ainsi revisité le mythique lustre Zénith, créé en 1850 par la maison. Mais, pour Le lustre, baptisé Roi-Soleil, a été arrondi, ce qui oblige à tordre les pampilles et les abat-jour. l’inscrire dans la modernité, il l’a traité de façon ronde. Ainsi, pampilles et abatjour semblent tordus pour épouser la forme arrondie. Si ce lustre n’était pas transparen­t et taillé dans du cristal étincelant, on pourrait croire qu’il s’agit d’une boule de buis façonnée amoureusem­ent par un jardinier zélé. Cette pièce impression­nante, disponible en deux tailles – 1 ou 1,30 mètre de diamètre (soit 1,15 ou 1,45 mètre de hauteur) –, affiche, selon la version, 90 ou 180 kilos sur la balance !

« Notre but était de faire de ce lustre, au départ classique, une pièce qui soit sphérique de chaque côté, quel que soit l’angle de vue. Il est composé de 24 à 40 bras et abat-jour. Il nous a fallu cinq années pour arriver à le twister, tout en gardant sa structure d’origine », explique Marcel Wanders, qui espère faire de cette pièce une nouvelle icône.

Autre création époustoufl­ante, une table qui conjugue patrimoine de la marque et une insolente modernité. Cette table en cristal et marbre blanc est criblée de lampes leds, alimentées par batterie. Le designer est parti d’une autre

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Démesuré

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