Jacques Julliard est-il de droite ?
Si l’historien, ancien syndicaliste, s’affirme toujours social-démocrate, il vomit l’islamogauchisme et la boboïsation de la gauche. Et croit à un socialisme réformateur et républicain, qui renoue avec l’autorité.
Avec le temps, les luttes, les illusions, la chute du Mur, les tournants économiques, les trahisons populaires, Jacques Julliard est devenu l’un des meilleurs – sinon le meilleur – théoriciens des déboires de la gauche. Il en parle à la manière de celui qui, longtemps, évoluant dans sa « cage dorée » , n’a rien vu de ce qui se jouait dans les profondeurs du pays et dans les allées du pouvoir – de gauche –, avant de sortir de sa torpeur. Le réveil est tonitruant. Où est la gauche, si elle n’est plus à gauche ? A en croire l’ancien syndicaliste de la CFDT, elle serait aujourd’hui partagée entre l’islamogauchisme et le boboïsme, et ce au détriment du peuple « tout entier et pas seulement immigré » . Ses déclarations et ses écrits – dans Marianne et depuis peu dans Le Figaro – font dire à certains de ses anciens compagnons de route que l’ami Julliard fait précisément fausse route. Pis : il aurait basculé, comme Onfray, comme Finkielkraut et tant d’autres, dans quelque chose de rédhibitoire, qui n’a plus rien à voir avec ses années Nouvel Obs. « C’était précisément ma cage dorée », répond l’historien, qui, plus que jamais, se dit de gauche. Entretien
Le Point : Jacques Julliard, aidez-nous à vous situer politiquement. Le rocardien que vous étiez parle de plus en plus comme un chevènementiste, massacre dès qu’il le peut la gauche, pourfend le communautarisme et porte haut la laïcité. Et vous voilà désormais contributeur du « Figaro vox », après avoir été l’éditorialiste du « Nouvel Observateur »… Jacques Julliard :
D’abord, s’agissant de mes articles dans Le Figaro, puisque cela a ému un certain nombre de personnes : dans un premier temps, j’ai été en pourparlers avec Le Monde, car ma vocation naturelle était de