Zlatan 1 - Martinez 0
La haine du marché se porte bien en France. La preuve à l’Education nationale et à la CGT. Malgré la leçon d’économie du professeur Ibrahimovic…
Ce
gouvernement est formidable. Malgré les inondations, l’Euro de football, les menaces terroristes, les casseurs, les hooligans, les grèves des cheminots, des éboueurs, des pilotes d’Air France, des employés de raffineries, il a tout de même trouvé le temps de prendre un arrêté pour alléger, à la demande des syndicats enseignants, le programme d’économie en classe de seconde. Au lieu des cinq chapitres proposés jusqu’à présent dans cet enseignement dit d’ « exploration » , destiné à donner une culture économique de base aux élèves, quatre seulement subsisteront à la rentrée prochaine : « Ménage et consommation », « Entreprise et production », « Formation et emploi », « Individus et culture ».
Comme par hasard, c’est le chapitre « Marchés et prix » qui va passer à la trappe et devenir facultatif. A priori, pourtant, ce chapitre ne constituait pas un cours d’ultralibéralisme puisqu’il comprenait comme « questionnement » obligatoire : « La pollution : comment remédier aux limites du marché ? » Alors, peut-être faut-il voir dans cette initiative du ministère de l’Education nationale une façon pour François Hollande de respecter – in extremis et très partiellement – sa promesse de campagne de « déclarer la guerre à la finance ennemie » .
Proposer aujourd’hui aux Français de 15 ans une découverte de l’économie sans aborder les mécanismes du marché, de l’offre et de la demande, de l’élaboration des prix, c’est un peu comme si on prétendait les initier aux grandes lois de la physique sans évoquer Newton ni Einstein. Ou leur présenter les bases de la météorologie sans parler des dépressions et des anticyclones. Il y aurait peut-être, pour les jeunes chercheurs, une étude intéressante à mener sur les liens qui peuvent exister entre le niveau de culture économique d’un pays, la qualité de l’enseignement de cette matière, et ses performances en matière de croissance, de chômage et de commerce extérieur. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas en supprimant le chapitre « Marchés » des programmes de seconde que la culture économique et financière des jeunes Français, dont les enquêtes de l’OCDE soulignent qu’elle est particulièrement déficiente, a des chances de s’améliorer.
Il en va un peu des concepts économiques comme des étrangers : moins on les connaît, plus on s’en méfie, plus on les rejette. Selon un sondage international, 61 % des habitants de la planète considèrent que l’économie de marché est le meilleur système pour améliorer leur avenir, 74 % des Chinois, 71 % des Américains, 65 % des Allemands, mais 43 % des Russes, 42 % des Argentins et… seulement 36 % des Français !
Le rejet de l’économie de marché en France ne s’explique pas seulement par la méconnaissance totale de son fonctionnement. Elle s’appuie aussi sur les considérations éthiques développées en boucle par des philosophes et sociologues d’horizons divers, à qui les médias accordent une place généreuse, pas forcément proportionnelle à leur compétence sur le sujet. Ils nous expliquent que le marché est par nature immoral et que le monde, ma bonne dame, ce n’est pas une marchandise. Dès les années 60, l’économiste américain Gary Becker avait pris un malin plaisir à dénoncer ces postures morales à propos du marché. En remarquant par exemple que l’interdiction « morale » de vendre l’un
Ce n’est pas la loi Travail qui pose problème à M. Martinez, c’est l’idée même qu’il puisse exister un « marché » du travail.