Musique, le cerveau à la fête
La neurobiologie montre les effets bénéfiques de la pratique musicale sur nos neurones.
les dirigeants ou les salariés en cause et 1 million d’euros pour les entreprises). Parallèlement est introduite dans le Code pénal une peine de mise en conformité dont la violation est lourdement sanctionnée (jusqu’à deux ans de prison et 400 000 euros pour les personnes, 2 millions d’euros pour les entreprises).
La lutte contre la corruption fournit surtout le prétexte à un arsenal de mesures dévastatrices pour les entreprises. Les lanceurs d’alerte bénéficieront de la protection de l’Etat. Les rémunérations des dirigeants devront être votées et contrôlées a posteriori par l’assemblée générale, ce qui les rend très incertaines. Les entreprises disposant d’un chiffre d’affaires supérieur à 750 millions d’euros devront publier la nature de leur activité, leur chiffre d’affaires, leurs effectifs, leurs bénéfices et leurs impôts pays par pays, ce qui ouvre leur stratégie et leurs comptes à tous leurs concurrents. Enfin, les activités de lobbying sont encadrées par la création d’un répertoire national et une obligation d’enregistrement pour rencontrer des ministres, des parlementaires, des élus locaux ou des hauts fonctionnaires. Toutefois, ces dispositions s’appliquent aux organisations patronales et aux chambres de commerce, qui sont considérées comme des représentants d’intérêts, mais non aux syndicats ouvriers, censés incarner l’intérêt général – comme la CGT en fait chaque jour la démonstration !
La loi Sapin 2 constitue une régression inédite par l’envolée des contraintes, des risques juridiques et des coûts qu’elle inflige aux entreprises. Sa seule logique est politique. Elle sacrifie la compétitivité de la France pour tenter de ressouder le Parti socialiste. La loi ne sert plus l’intérêt général ; elle ne reflète que les intérêts partisans de dirigeants aux abois. François Hollande se montre ainsi aussi impitoyable avec tout ce qui crée des richesses et des emplois qu’il est faible envers la CGT.
Le contraste est total entre François Mitterrand et François Hollande. Le premier, après la désastreuse politique de relance de 1981, effectua le tournant de la rigueur en 1983. Le second n’a rien appris ni rien compris du naufrage de 2012. Le tournant de la compétitivité est resté virtuel. Et la loi Sapin 2 nous ramène au début d’un quinquennat tout entier placé sous le signe de la haine de l’entreprise et des hommes qui la font vivre « L ’aptitude
à produire des notes musicales, la jouissance qu’elles procurent n’étant d’aucune utilité directe dans les habitudes ordinaires de la vie, nous pouvons ranger ces facultés parmi les plus mystérieuses dont l’homme soit doué » , constatait Charles Darwin. Si une large part du mystère demeure, on sait aujourd’hui que la musique a des effets bénéfiques sur notre cerveau. Exemple ? En 2010, l’équipe du neuropsychologue Hervé Platel (université de Caen) mettait en évidence chez les musiciens un surcroît de densité de matière grise – et donc de neurones – dans l’hippocampe, une structure cérébrale profonde jouant un rôle clé dans la mémorisation. D’autres études montrent que la pratique instrumentale affecte aussi la substance blanche, formée de fibres nerveuses. Ainsi, certaines zones du corps calleux – un épais pont de fibres assurant la communication entre hémisphères cérébraux – se développent davantage chez ceux qui jouent d’un instrument. On a là probablement le support d’un dialogue plus efficace entre cerveaux droit et gauche, avec à la clé une meilleure coordination motrice. Et, comme l’ont montré en 2013 des chercheurs des universités McGill et Concordia à Montréal, l’effet est particulièrement prononcé chez les musiciens ayant commencé leur apprentissage avant l’âge de 7 ans : plus précoce est l’initiation, plus importante sera la connectivité interhémisphérique. Si l’homme a inventé la musique, elle le lui rend bien, en imprimant sa marque dans le cerveau.
Mais quid de la jouissance évoquée par Darwin ? Que se passet-il entre nos oreilles lorsque la musique nous donne du plaisir ? Depuis 2011, nous en savons plus grâce à des scientifiques de l’université McGill. Dans son étude publiée par la revue Nature, l’équipe de Robert J. Zatorre montre que le plaisir musical, à l’instar de celui lié à la prise de drogues ou à l’orgasme, passe par une activation du « circuit de la récompense », lequel nous incite à renouveler les expériences plaisantes. Avec, comme signature chimique de la jouissance, une libération de dopamine au niveau du système de récompense. La sécrétion de ce neurotransmetteur (molécule de communication émise par des neurones) se produit même par anticipation au niveau d’une autre structure du circuit lorsqu’on s’apprête à écouter une musique dont on sait qu’elle nous procurera du plaisir. « La musique offre aux passions le moyen de jouir d’elles-mêmes » : ce propos de Nietzsche trouve une manière de confirmation… dans la neurochimie. Un petit shoot de dopamine ? Le 21 juin, c’est dans la rue et c’est gratuit
Le plaisir musical, à l’instar de l’orgasme, passe par une activation du « circuit de la récompense ».