Le Point

Octobre 2013

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Al-Azhar est le théâtre de vastes manifestat­ions d’opposants à la destitutio­n de Morsi. Des centaines d’« azharistes » sont arrêtés, au moins 130 expulsés.

porte un voile bleu marine, renchérit de sa voix aiguë : « Mais si je romps le jeûne au Caire, ce sera déjà le matin à Pékin ! » Des sourires illuminent la salle. « Cela n’a rien à voir avec la destinatio­n ou la provenance, reprend d’une voix rassurante le jeune imam en chemise et pantalon. Tous les versets du Coran affirment que la rupture du jeûne doit s’effectuer à la tombée du soleil. » « Donc, je dois regarder par le hublot ? » insiste Fatima. Nouveaux sourires.

Caution religieuse du régime. La création par Al-Azhar de cours de hadiths, gratuits et modernes, fait partie du toilettage des programmes de l’université depuis 2015. Mise en place par le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi, cette réforme vise à retirer des cours les textes les plus ambigus sur la vie du Prophète. A Al-Azhar, la politique n’est jamais loin. Depuis la révolte des officiers libres, la prestigieu­se université est la chasse gardée des présidents égyptiens, qui l’utilisent pour apporter une caution religieuse à leur politique autoritair­e. Depuis Nasser, c’est d’ailleurs le chef de l’Etat qui désigne le grand imam d’Al-Azhar. Nommé par l’ancien président Hosni Moubarak en 2011, le cheikh AlTayeb, ancien de son Parti national démocratiq­ue, ne fait pas exception. Il n’a soutenu la révolution du 25 janvier 2011 qu’une fois le raïs condamné. En juillet 2013, son visage est apparu sur l’écran géant de la place Tahrir, derrière celui d’Al-Sissi, le

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