La démesure de l’art contemporain
On le dit chaque année, mais ça reste vrai. Art Basel est la plus grande et la plus belle foire au monde consacrée aux XXe et XXIe siècles. Cette géante accueille, pour la 47e fois, 288 galeries exposantes en provenance de 33 pays. Elle est à elle toute seule à la fois le Festival de Cannes de la création actuelle et les Jeux oympiques du commerce de l’art. Les artistes, souvent réticents à se rendre dans les lieux de négoce, y viennent pourtant, tout comme les conservateurs de musée et évidemment les collectionneurs. Mais cette année la grande kermesse mondiale de l’art est fragilisée par un ralentissement notable du volume des transactions constaté aux enchères. Alors, histoire de rassurer, on montre de manière privilégiée des oeuvres exposées dans les musées. Et certains galeristes n’hésitent pas à continuer courageusement dans la démesure en participant à la section la plus belle de la foire, Unlimited, consacrée aux formats XXL, qui n’a jamais présenté autant d’oeuvres. Dont cette impressionnante peinture (photo) de 15,2 mètres de longueur, datée de 1970, par Frank Stella, proposée par l’Américano-Suisse Dominique Lévy pour 5,8 millions de dollars. Jusqu’au 19 juin. www.artbasel.com.
Miro et la tour Eiffel
l’artiste Dada, voit sa cote monter. Il est présent au moins sur deux stands à Bâle, chez le Français Zlotowski, avec des collages qui annoncent l’esthétique des affiches lacérées (à vendre entre 50 000 et 250 000 euros), et avec des peintures chez Gmurzynska, dans une mise en scène dessinée par l’architecte Zaha Hadid avant son décès. L’Espagnol Joan Miro (1893-1983), qui se retire à la fin de sa vie à Majorque, a toujours gardé en tête ses influences surréalistes et son séjour parisien dans le cercle des avant-gardes. Quelques années avant de mourir, il conçoit ce bronze, « Souvenirs de la tour Eiffel », dans la grande tradition des assemblages hétéroclites. Il est à vendre 800 000 euros sur le stand de la galerie suisse Gmurzynska.