Dans la tête de Trump
Derrière ses positions ahurissantes, il y a un mode d’emploi pour comprendre Trump.
Un jour de l’été 2016. Donald Trump venait juste d’être désigné par le camp républicain pour affronter Hillary Clinton. Ce jour-là, provenant sans doute d’un adversaire déçu, un journaliste du New York Times recevait une belle surprise : des heures d’enregistrement de conversations de Trump avec son biographe autorisé, réalisées quelques années avant qu’il ne se lance en politique. En écoutant la bande, le journaliste s’est vite rendu compte que le livre « officiel » n’avait pas grand-chose à voir avec l e c o n t e n u d e s f a meuses b a n d e s . I l e n f i t évidemment quelques bons papiers pour raconter ce qu’il y avait (vraiment) dans la tête de Trump. Sur les enregistrements, on constate que la motivation pour atteindre les sommets de celui qui est devenu président ce 8 novembre repose d’abord sur une peur panique de l’humiliation et sur l’angoisse de perdre son statut. Une anecdote croustillante en dit long sur le personnage : la première fois qu’il a fait du ski avec sa première femme, Ivana, elle ne lui avait pas dit qu’elle avait un excellent niveau. Quand il a découvert qu’elle était meilleure que lui, il a déchaussé en plein milieu de la piste et est reparti à pied…
Sur ces bandes-son, Trump ne cache pas son mépris pour les acteurs de Hollywood qui ne passent plus à la télé, etc. C’est un Trump totalement obsédé par la célébrité qui dévoile ce moment, adolescent, où il est devenu addict aux médias. Il venait de remporter un match de base-ball, et il eut le coup de foudre pour sa propre personne. « Le titre de l’article était “Trump a gagné le match pour son équipe”, et je me suis dit : “J’adore