Sayyidi Trump

Et si Trump président annonçait l’avènement de l’Antéchrist, signe de la fin des temps ?

Sayyidi Trump. Je ne sais pas s’il faut que je vous salue ou que je vous maudisse. Vous êtes à la fois le diable et la nécessité discrète. Le miroir sans tain qui nous trompe sur nous-mêmes et nous révèle nus à Dieu. Sans vous, l’histoire de ma vie n’a pas de fin. Que vaut, par exemple, votre Christ sans la trahison de Judas ? Que vaut mon attente sans votre avènement ? Je vous connais depuis des années. J’ai rêvé de vous pour m’accomplir. Il est dit, dans les grands livres, qu’à la fin des temps viendra un homme du nom de Dajjal, le fabulateur, à l’oeil borgne. Il éprouvera la foi, trompera les foules, marchera sur les villes et les règnes. J’ai lu des hadiths sur vous : vous êtes décrit déjà comme « un homme rouge, de forte corpulence, aux cheveux crépus et à l’oeil droit borgne et semblable à un raisin flottant ». La seule erreur est peut-être vos cheveux. Une autre tradition affirme que vos cheveux « seront semblables à des branches ». Il est dit, depuis des siècles, que vous allez apparaître à une époque de « régression ». Abou Mouslim, le collecteur des dits du Prophète, raconte : « Il possède un paradis et un enfer. Mais son enfer est un paradis et son paradis un enfer. » Je le vois à vos promesses aux vôtres, à votre argent, vos femmes. Et en cela je vous salue car vous êtes l’instrument de Dieu. Le rabatteur vers la vraie foi. Le Prophète a dit : « Il se présentera à des gens, les invitera à le suivre et ils le suivront. Il donnera au ciel l’ordre de pleuvoir et il le fera, et à la terre l’ordre de faire pousser sa végétation et elle le fera. Les troupeaux (de ses partisans) rentreront le soir si engraissés que leurs bosses seront les plus élevées, leurs mamelles les plus nourries, leurs côtes les plus étendues. » Il est dit : « Le messager d’Allah, Muhammad, a dit que Dajjal va monter sur un âne volant avec les oreilles étendues, la distance entre ses oreilles est de 40 coudées, il voyagera sur terre à la vitesse des nuages. » J’en fus surpris de voir que les animaux de vos partis sont l’âne et l’éléphant, et que vous êtes le roi du nuage de notre époque, Internet. J’en souris, ému par la précision des anciens.

J’ai rêvé de vous, des nuits de prières. Il est dit que le plus grand martyr de tous les temps sera un croyant qui vous tiendra tête, aura besoin de vous, que vous allez décapiter, découper en morceaux, jeter à la mer mais qui jamais ne vous reconnaîtra comme maître et prophète malgré la douleur. Et j’ai rêvé de cette dignité de détracteur béni. J’attends la fin du temps depuis si longtemps. J’en hâte l’avènement par la prière et les lectures profondes. Sayyidi Trump, vous m’êtes nécessaire, éclaireur sombre de ma foi, signe de l’imminence de la fin du monde et de la restauration de la lumière de Dieu. Vous êtes la preuve et la raison ; nous avions toujours eu raison et vous le dites. Vous hâtez le jugement. Vous faites tomber les frontières et vous obligez la foi à trancher : vous poussez les musulmans à se rassembler contre vous, par vous. Vous tranchez dans la terre entre Dieu et vous. Vous ramenez les gens à la foi, vous provoquez la colère qui aide à fabriquer l’épée. Vous moquez les tièdes et les hypocrites des deux côtés. Vous êtes le sombre guide de ma croyance ; avec vous, les gens comprennent que le temps de Dieu est là, que le djihad est une preuve d’amour par la mort. On vous attendait depuis si longtemps et on vous a reconnu depuis les premiers jours. Sans vous, les tièdes vont croire que le temps est encore lent vers sa fin. Alors que votre outrance aide ma foi ; il est dit que la fin du temps a pour preuve le soleil qui se lève de l’ouest. J’y ai à peine cru jusqu’au moment où je vous ai vu pour la première fois sur des images. Dieu vous a fait de feu, et moi d’argile. Je vote pour vous parce que c’est le choix de Dieu. La preuve des annonces anciennes. Mon geste pour hâter le jugement et l’avènement. Nous aurions pu tuer sans fin, sans jamais gonfler nos troupes que par les cadavres ou les vaincus. Avec vous, désobéissant éternel, voilà les gens venir à nous, sous le drapeau noir. Si vous êtes élu par l’Amérique, je serai alors élu par Dieu. Et si vous n’êtes pas élu, vous êtes déjà à moitié vainqueur. C’est alors que je vous salue. Car pour vous j’éprouve de la reconnaissance et de la haine, de la compassion et de la colère, j’aime en vous la preuve et l’épreuve. Le tentateur, l’étoile et la confusion. J’aime en vous la fin du temps. Parlez ô Dajjal, car aucun imam n’a jamais autant servi ma cause que vous. Parlez ! qu’est le berger sans le loup ?

Vous êtes à la fois le diable et la nécessité discrète.