Le Point

Jusqu’à 90 000 euros d’économie

L’époque est bénie pour les emprunteur­s. Voici comment en tirer parti.

- PAR LAURENCE ALLARD

S’il y a bien un gagnant à la baisse des taux, c’est le particulie­r qui emprunte pour acheter un bien immobilier. Sur le coût global d’un prêt de 200 000 euros sur vingt ans, il réalise une économie de plus de 90 000 euros par rapport au même investisse­ment réalisé en 2008, 45 000 euros si l’opération avait eu lieu en 2013 et même 20 000 euros en 2015, selon l’étude réalisée par meilleurta­ux.com. Notre particulie­r emprunte en effet en moyenne à 1,60 % hors assurance, contre 5,30 % il y a huit ans. Sa mensualité est passée de 1 353 à 974 euros.

Mais le coût n’est pas le seul avantage. La capacité d’emprunt a mathématiq­uement augmenté. Pour 1 000 euros de mensualité, notre mé n a g e p o u v a i t e mpu n t e r 147 789 euros en octobre 2008. Au j o u r d ’ h u i , il emprunte 205 272 euros. Plus spectacula­ire encore : les revenus nécessaire­s pour emprunter ont diminué. Pour avoir 200 000 euros, il fallait justifier de 4 000 euros net par mois en 2008 ; aujourd’hui, 2 900 euros suffisent.

Et pour ceux qui ont déjà acheté ? La renégociat­ion du crédit se révèle pour certains très payante. « Y ont intérêt les souscripte­urs qui satisfont à certaines conditions » , explique Maël Bernier, de meilleurta­ux.com. Il faut en effet que les prêts aient été souscrits après 2006 à un taux supérieur à 2,5 %, que la durée de prêt restant à courir soit supérieure à celle déjà révolue, que l’emprunteur ne compte pas revendre le bien dans les deux ans qui viennent et que le capital restant dû soit supérieur à 70 000 euros. Si tel est le cas, le gain moyen pour un prêt de 200 000 euros sur vingt ans va de 36 564 à 15 865 euros (voir tableau).

A cela s’ajoute le gain que peut procurer la renégociat­ion de son assurance emprunteur. Un poste qui est loin d’être négligeabl­e. Pour un couple de 50 ans empruntant 200 000 euros sur quinze ans, l’assurance représente parfois jusqu’à 40 % du coût de l’emprunt. Changer d’assurance peut lui permettre de diminer la facture de 3 000 euros. Et, pour un couple de 38 ans, le gain est susceptibl­e de s’élever à 6 000 euros. Mais attention : le changement d’assureur doit intervenir dans l’année qui suit la souscripti­on du prêt.

Sur ce marché de la renégociat­ion, les établissem­ents de crédit se livrent une âpre concurrenc­e, d’autant que les banques en ligne, abs e nt e s j us q u’ a l or s du c r é di t immobilier (Boursorama, ING Direct…), se sont engouffrée­s dans la brèche avec des taux très attractifs. Certaines banques n’hésitent pas à appeler leurs clients pour le leur proposer. Une manière de les fidéliser pour éviter de les voir se tourner vers un mieux-disant

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