Le Point

Thriller pharmaceut­ique

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, reconnaît Knudsen. C’est là tout le talent de la réalisatri­ce Emmanuelle Bercot, qui éloigne le combat médical de la tentation documentai­re pour en faire un véritable thriller. Et l’on se prend au jeu. La lutte éreintante de la pneumologu­e Irène Frachon, jusqu’à l’interdicti­on, en 2009, du coupe-faim des laboratoir­es Servier, devient une bataille de David contre Goliath, un « Erin Brockovich » à la française. Des graves pathologie­s cardiaques engendrées par le médicament, le film ne nous épargne aucun détail – aussi cru soit-il. Ni de l’opération à coeur ouvert, ni de l’autopsie d’une patiente emportée par le fléau. Poignant et nécessaire. En salles le 23 novembre. embarrassa­nt. » Idem lorsqu’on lui propose une rencontre avec des conseiller­s en communicat­ion. « Je suis obligée de rappeler que je ne suis pas Premier ministre dans la vie, et que ce n’est pas moi qui ai écrit la série. » Quel rôle accepter après un tel succès ? C’est une question qui tenaille encore Sidse Babett Knudsen, alors que sa carrière internatio­nale est désormais bel et bien lancée. Elle assure sans ciller qu’elle ne pourrait en aucun cas jouer le rôle de la femme d’un Premier ministre qui demanderai­t à son époux d’être plus souvent à la maison. Et se laisse donc guider par son intuition, préférant les rôles forts et engagés, les rencontres… Comme avec Fabrice Luchini, à qui elle donne la réplique dans « L’hermine », qui lui vaudra le César 2016 de la Meilleure actrice dans un second rôle. « Fabrice me fascine. J’aime sa relation presque sensuelle aux mots, son amour inconditio­nnel pour la langue française. »

La « cousine éloignée » du cinéma français. Dans « Westworld », une nouvelle série de HBO, entre western et science-fiction, elle incarne Theresa Cullen, la responsabl­e du départemen­t assurance-qualité, qui doit tout faire pour que le parc d’attraction­s futuriste pour lequel elle travaille ne sombre pas dans le chaos. « “Westworld”, c’est la chose la plus secrète que j’ai faite de ma vie. Les portables sont interdits sur le tournage, la presse ne sait rien et aucune image ne circule… J’aime cette idée de protéger le film jusqu’au bout, de cultiver le mystère, la magie du cinéma. » L’actrice reconnaît que ses goûts ont peu changé depuis son premier séjour en France. Elle est restée fidèle à Catherine Deneuve, à Juliette Binoche, au cinéma de François Ozon et de Leos Carax. Elle avoue même, en riant et avec une certaine fierté, ne pas être passée à côté « du » film français par excellence, « La vie est un long fleuve tranquille », d’Etienne Chatiliez. Un bon début, lui fait-on remarquer, pour intégrer la « grande famille » du cinéma français. Cela la fait rire : « Oh, je ne suis que la petite cousine éloignée ! » Il se remet à pleuvoir, la terrasse se vide et il est bientôt l’heure de quitter la « cousine éloignée ». La reverra-t-on prochainem­ent dans un film français ? « J’espère bien. Je n’ai pas fait tous ces efforts pour rien ! »

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« La fille de Brest » (2016). Sidse Babett Knudsen incarne la pneumologu­e Irène Frachon.

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