Cazeneuve, saison 4
Après trois ministères, il accède à Matignon. Et ensuite ?
«U ne autorité en nuances, en phrases sibyllines. Et il connaît les affaires difficiles. (…) Il est intelligent, travaille, a beaucoup d’humour… » C’est le portrait élogieux que François Hollande dresse de son nouveau Premier ministre : Bernard Cazeneuve, le Bref ! Cinq mois pour liquider le quinquennat, assurer une fin de règne sans accroc pour un président débranché des affaires politiciennes.
Ancien fabiusien, l’homme tranquille, toujours tiré à quatre épingles, est devenu le fidèle compagnon de route des bons et des mauvais jours de François Hollande. Il s’est révélé à ses côtés dès la campagne présidentielle de 2011. Couteau suisse gouvernemental, il occupe quatre portefeuilles ministériels en cinq ans : des Affaires européennes au Budget (en remplaçant au pied levé Jérôme Cahuzac), puis à l’Intérieur et, enfin, le Graal tardif de Matignon. Tardif, parce qu’il fut déjà question de lui après le fiasco de la déchéance de nationalité. A cette époque, les hollandistes, vent debout contre Manuel Valls, poussent le chef de l’Etat à nommer l’apaisant Cazeneuve à Matignon. Le président ignore cette pression, considérant que Valls est mieux cadenassé à son poste. Erreur majeure…
Bernard Cazeneuve, amateur de musique classique et du cinéma de Truffaut, se passionne pour la botanique dans sa maison de l’Oise dont il a ciselé, au sécateur, le jardin à l’anglaise. Sa vie personnelle est aussi marquée par un double mariage avec la même femme. En août 2015, en présence de François Hollande, il repasse en effet la bague au doigt à la mère de ses deux enfants.