SAMSUNG LA CHUTE DE L’HÉRITIER
Tel père, tel fils. Le patriarche Lee Kunhee, qui a fait de Samsung le leader mondial de la téléphone mobile, avait tâté de la prison, pour « évasion fiscale », en son temps. Aujourd’hui, son fils aîné, héritier du premier chaebol sud-coréen, Lee Jae-yong, est à son tour derrière les barreaux, avant même d’avoir eu le temps de faire ses preuves. Le diplômé de Harvard de 48 ans, qui devait redonner un coup de fouet au mastodonte menacé par la concurrence chinoise, a été mis en examen, le 28 février, par des juges de Séoul. « Jay Y » est accusé de « corruption, détournement de fonds et dissimulation de biens à l’étranger » dans le sillage du « Choigate », scandale politique qui a déjà conduit à la destitution de la présidente, Park Geun-hye. Ce divorcé au physique de gendre idéal, plus beau parti du pays, croupit désormais dans une cellule. Un choc pour cet héritier élevé comme un monarque qui avait repris les rênes de Samsung Electronics, depuis qu’une attaque cardiaque a foudroyé en 2014 son père, toujours entre la vie et la mort.
Samsung a versé 37 millions de dollars à des fondations gérées par Choi Soon-sil, conseillère de l’ombre de Park. Les enquêteurs y voient des pots-de-vin visant à acheter l’appui présidentiel à une fusion controversée entre deux filiales du conglomérat, en 2015, et piétinant les inté- rêts des contribuables et des actionnaires. Le mariage entre Samsung C&T et Cheil était capital pour permettre à Jae-yong et à ses deux soeurs de garder le contrôle sur le groupe tout en réduisant la faramineuse note des droits de succession. Cette arrestation est un tremblement de terre pour le groupe, qui pèse 20 % des exportations de la 4e économie d’Asie. Jae-yong voulait secouer la hiérarchie confucéenne de Samsung en l’ouvrant à l’international par des acquisitions ambitieuses dans la Silicon Valley. Il avait également lancé de nouveaux moteurs de croissance, comme la biotechnologie, pour prendre le relais des smartphones et des téléviseurs, menacés par la concurrence chinoise. Un chantier qui risque désormais d’être paralysé
LE PLUS BEAU PARTI DU PAYS CROUPIT DÉSORMAIS DANS UNE CELLULE.
dans l’état-major de Dekra Automotive SA (dont les effectifs mondiaux sont de 38 000 collaborateurs), paru dans le n° 2320 du nous avons oublié de mentionner Geoffrey Michalak (36 ans, diplôme d’ingénieur), qui est directeur général adjoint technique, qualité et méthodes.