Les clan des sept
Leur réunion est sans doute le secret le mieux gardé de la fillonie. Ils sont sept à se retrouver autour du candidat depuis le début du cyclone Penelope, sept à passer discrètement la porte du QG le dimanche soir et à rasséréner leur candidat les – rares – jours de doute. Ils peuvent paraître à l’opposé idéologiquement les uns des autres, parfois, d’ailleurs, un gouffre les sépare. Mais l’ancien patron d’Axa Henri de Castries, l’ex-directeur adjoint de cabinet à Matignon Antoine Gosset-Grainville, les communicantes Anne Méaux et Myriam Lévy, le sénateur Bruno Retailleau, la plume historique et ami Igor Mitrofanoff et l’avocat et écrivain François Sureau ont un point commun plus fort que tout : leur loyauté à François Fillon. Mais aussi et surtout leur discrétion. De leurs conciliabules rien ne filtre, une donnée précieuse pour Fillon, que l’affaire a rendu paranoïaque. D’ailleurs, interrogez-les sur leur rôle auprès du candidat et vous les entendrez minimiser leur influence, voire jurer ne prendre aucune part à la campagne. Pourtant, c’est devant eux et devant eux seuls que Fillon s’est épanché depuis la première parution du Canard enchaîné, faisant parfois part de ses doutes ou de la douleur provoquée par « la pression exercée sur sa famille » . C’est avec eux qu’il a rédigé, ciselé ses deux déclarations à la presse et le discours du Trocadéro. Enfin, c’est sur leurs conseils qu’il a dressé la liste des ténors LR qui pourraient constituer demain son équipe de choc. Mais, malgré leur proximité avec le taiseux Fillon, l’un d’entre eux admettait, la veille du Trocadéro, presque désemparé : « Il est insondable, c’est impossible d’imaginer ce qu’il a dans la tête. »