Historien, auteur de « Histoire des droites en France de 1815 à nos jours » (Perrin).

Il y a d’abord eu la question du régime jusqu’en 1890, puis la question laïque jusqu’en 1906, puis la question sociale jusqu’en 1983 et le tournant libéral de la gauche. Ces questions ont structuré une opposition droite/gauche. Depuis 1983, c’est la question « nationale » qui l’emporte et scinde la droite. Ce n’est pas faute pourtant d’avoir tenté cette synthèse. Il y a eu la méthode, un peu primitive, de Pasqua, où il s’agissait de tenir aux électeurs du FN le discours sécuritaire et ant i - i mmi g r é s q u’ i l s a v a i e n t e n v i e d’entendre. Cela n’a pas marché. Au second tour de 1988, seule la moitié des électeurs du FN votent pour Chirac. Sarkozy a tenté en 2007 une sorte de synthèse entre

Ce n’est pas la famille de la droite qui traverse cette crise, c’est le parti LR. Les droites sont là, du FN jusqu’à Emmanuel Macron, qui incarne une version juppéiste modernisée. Ces deux droites-là seront au second tour, la gauche n’a jamais été aussi faible. Quant à la crise du parti, oui, le CNIP, qui était le premier parti de France en 1958, devant le PCF, où l’on retrouvait et Giscard d’Estaing et Le Pen, a explosé avec la guerre d’Algérie. Une explosion qui menace Les Républicains. Certains militants, en particulier dans le Sud, pourraient rejoindre le FN, tandis que les juppéistes iront se restructurer autour de l’UDI. L’UMP est née d’une tentative de synthèse autour du libéralisme et du nationalisme, mais cette question, devenue la question majeure des droites, a fait échouer sa tentative. Soyons prudent mais, logiquement, Les Républicains n’ont plus de raison d’exister