Gaspard Koenig sur la route du cannabis
L’écrivain et philosophe poursuit sa série sur les aventuriers de la liberté. Cette semaine, il nous emmène dans l’Etat du Colorado, qui a légalisé l’usage de la marijuana.
Dans ce salon professionnel agricole, cultivateurs, vendeurs, sous-traitants et ingénieurs agronomes se bousculent pour évaluer les dernières récoltes, découvrir les innovations techniques et anticiper les attentes des consommateurs. Les visiteurs, qui ont payé le droit d’entrée plusieurs centaines de dollars, s’agglutinent devant les machines dernier cri venues d’Allemagne ou les ustensiles en plastique importés de Chine. Les discussions vont bon train autour des stands qui présentent engrais, sécurisation des entrepôts, marketing, communication, irrigation, packaging, et même espaces de rangement. Compagnies d’assurances, institutions financières et spé- cialistes en ressources humaines proposent leurs services. Au gré des conférences qui se succèdent à bon rythme, des consultants cravatés sortis de Harvard dévoilent des courbes de croissance, décryptent les données du marché, et prodiguent leurs conseils pontifiants (et onéreux) sur la meilleure manière d’utiliser le big data pour mieux cibler les clients. A la fin de la journée seront remis les trophées des entreprises les plus innovantes.
Quel ennui, tout ce business ! Sauf que la matière première, dont les feuilles fines et dentelées se déploient fièrement sur toutes les affiches, n’est autre que le cannabis. Bienvenue au Seed to Sale Show de Denver