Sureau, l’écrivain
1990 « L’infortune » (Gallimard). Grand Prix du roman de l’Académie française. 2005 « La chanson de Passavant » (Gallimard). Récit en prose et vers. 2007 « L’obéissance » (Gallimard). 2010 « Inigo. Portrait d’Ignace de Loyola » (Gallimard). 2016 « Je ne pense plus voyager. La mort de Charles de Foucauld » (Gallimard). dicale d’Etat. Sauf qu’entre lui et Fillon il y a autre chose. D’abord et avant tout une affection, fondée sur la « simplicité » – le mot est de Sureau – des rapports et des discussions. Quand ils font connaissance, au début des années 2000, l’écrivain se laisse saisir par la sincérité, l’innocence même, avec laquelle Fillon l’interroge sur les grandes questions de société. Une fois l’héritier de Séguin installé à Matignon, il lui rend des visites régulières. A chaque entrevue, la conversation se clôt sur la même interrogation lancée par un Sureau mi-railleur, mi-choqué : « Comment peux-tu rester dans un gouvernement pareil avec ce Guéant qui est infect ? » Sureau l’humaniste, qui n’hésite pas à convoquer le « trotskiste » André Breton quand il plaide, paraît loin de la droite radicale et terre à terre, bien plus loin encore du jeu politicien. En 2012, c’est déjà lui qui se trouve au côté de Fillon lors de son combat contre Jean-François Copé pour la présidence de l’UMP, sur fond de triche électorale. Il traverse la séquence conforté dans l’idée que la politique exacerbe les plus viles passions.
Durant la campagne de la primaire, lui et Fillon échangent par téléphone sur le mariage pour tous puis sur la déchéance de nationalité. Sur ce dernier sujet, Fillon se prononce contre, Sureau s’en réjouit. L’avocat veut conserver cette certitude qui le rassure en ces temps troublés : « Fillon est