Le Point

Filteris, l’outil qui voit Fillon au second tour

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Il est un indicateur qui donne de grands espoirs à François Fillon : celui de l’entreprise canadienne Filteris, qui avait annoncé le Brexit, la victoire de Trump, et celle de Fillon à la primaire de la droite et du centre, dès le 12 octobre. Filteris/ Euromédiat­ions analyse les données sur les réseaux sociaux, méthode radicaleme­nt différente de celle des sondages. Aujourd’hui, cet instrument donne Fillon présent au second tour, juste derrière Le Pen. dans le même temps, elles expliquent qu’elles ont toujours voté pour leur famille, le RPR, l’UMP, Les Républicai­ns, et que ça les embête de ne pas le faire cette fois-ci. » Pour François Fillon et son équipe, l’enjeu est donc d’imprimer l’idée chez les indécis qu’il faut voter avant tout pour un programme qui osera les réformes que n’ont pas enclenchée­s Chirac et Sarkozy, plutôt que pour l’homme.

Sûreté. Outre les indécis, il s’agit également de tenter de « déscotcher » une partie de ceux qui se sont arrimés à d’autres candidats. Car le fait est que le socle électoral dont disposait François Fillon au lendemain de sa victoire à la primaire s’est dispersé en quatre mois. Les chiffres sont édifiants : parmi les électeurs de Nicolas Sarkozy en 2012 – « indicateur pertinent pour jauger le périmètre de l’électorat de droite », selon les sondeurs –, seuls 55 % d’entre eux affirment qu’ils voteront pour François Fillon cette année (1). Le reste a filé chez Marine Le Pen (12 %) et, surtout, dans le giron d’Emmanuel Macron. « Il faut bien se rendre compte que près d’un quart des électeurs de Nicolas Sarkozy, 22 % exactement, ont aujourd’hui l’intention de voter pour Emmanuel Macron. C’est considérab­le, deux fois plus que pour le Front national » , précise Jérôme Fourquet. L’état-major de François Fillon a bien compris que la principale réserve de voix se situait là. D’autant plus que, par le jeu des vases communican­ts, si Macron baisse, l’ex-Premier ministre monte. Il n’est donc pas étonnant de voir, depuis une dizaine de jours, les filloniste­s concentrer leurs attaques sur le leader d’En Marche !, rebaptisé « Emmanuel Hollande » et dépeint, lors d’un meeting en Corse le 1er avril, comme « une supercheri­e unique dans l’histoire de la Ve République » . « L’idée, c’est de profiter de la fragilité du vote Macron, car ses électeurs sont davantage attirés par l’homme et la dynamique que par le programme » , analyse Jean-Daniel Lévy, directeur du départemen­t Politique et opinion d’Harris Interactiv­e. Si le taux de sûreté du vote Macron est en effet plus bas que celui de Fillon et de Le Pen (64 %, contre 75 % et 83 %), celui-ci a néanmoins augmenté d’une quinzaine de points en quinze jours, preuve que l’électorat macroniste se cristallis­e. Et que le temps est compté. Est-il trop tard ? Dans une campagne aussi volatile, aucun spécialist­e ne se risque à enterrer Fillon

1. Rolling Ifop du 3 avril ; la tendance est sensibleme­nt la même depuis mi-février.

 ??  ?? Ténacité. Au QG de François Fillon, à Paris, le 29 mars. Avec notamment Bruno Retailleau (à gauche), son coordinate­ur de campagne, et Nathalie Kosciusko-Morizet (à droite).
Ténacité. Au QG de François Fillon, à Paris, le 29 mars. Avec notamment Bruno Retailleau (à gauche), son coordinate­ur de campagne, et Nathalie Kosciusko-Morizet (à droite).

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