A la poursuite des électeurs perdus
Où sont les réserves de voix de François Fillon ? Ce que disent les sondeurs.
Adeux grosses semaines du premier tour de l’élection présidentielle, où se situent les réserves de voix susceptibles de hisser François Fillon dans le duo de tête ? Depuis quelques jours, les soutiens du candidat affirment, nonobstant ses 17 à 18 % d’intentions de vote, qu’il existerait un « vote caché » pour leur champion, provenant d’une frange de l’électorat de droite qui, du fait des affaires judiciaires, n’oserait pas déclarer aux instituts de sondages qu’elle déposera dans l’urne un bulletin Fillon le 23 avril. Un remake, en somme, du « vote honteux » jusqu’ici réservé au Front national, qui se trouvait alors sous-évalué dans les intentions de vote. « C’est un argument non recevable, balaie Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop. La plupart des enquêtes sont aujourd’hui réalisées sur Internet, donc les sondés n’ont plus d’interaction directe avec l’enquêteur. Le côté non avouable de certaines opinions est beaucoup moins pesant lorsque vous êtes seul face à votre écran. » « C’est absurde, renchérit le politologue Roland Cayrol. S’il y a un vote caché, c’est plutôt celui que les gens se cachent à eux-mêmes. » Comprendre : l’espoir des fillonistes réside en premier lieu dans le sursaut de cette partie de leur électorat classique qui, chamboulée par les affaires, a délaissé le candidat mais reste potentiellement rattrapable. « Le cas le plus typique dans les études qualitatives, ce sont les vieilles dames de droite désabusées qui ne veulent plus voter pour lui, indique Cayrol. Mais,