La « bande de la MNEF » : retour aux affaires
Comme un clin d’oeil du destin. Lorsqu’au printemps 2014 Jean-Marie Le Guen reçoit le coup de fil qui lui apprend son entrée au gouvernement, il se trouve en Catalogne chez son compagnon de galère, l’ancien directeur de la Mutuelle des étudiants de France Olivier Spithakis. Quinze ans plus tôt, les deux amis ont été éclaboussés par l’affaire dite « de la MNEF », ce scandale politicofinancier qui a ébranlé le Parti socialiste à la fin des années 1990. Mis en examen pour un présumé emploi fictif avant de bénéficier d’un non-lieu (blanchi avant le procès, donc), le premier a connu un purgatoire politique qui lui a coûté ses ambitions à la mairie de Paris. Le second, considéré comme le chef d’un « clan et d’une tribu chargés de distribuer les prébendes » , pour reprendre les termes du procureur, a été condamné à deux reprises : d’abord pour « détournements de fonds publics et abus de confiance », en 2004, puis pour « emplois fictifs », en 2006, avec Jean-Christophe Cambadélis. Envoyé en prison, Spithakis effectuera sa peine sans révéler où sont passés les millions de francs des fausses factures réglées par les satellites privés de la mutuelle.