Le Point

François Sureau, l’étonnant confident

Ecrivain, poète, le discret Me Sureau épaule François Fillon, candidat et justiciabl­e. Portrait.

- PAR LAURELINE DUPONT

Un samedi de mars, au moment où un oeuf terminait sa chute non loin du costume de François Fillon en visite à Cambo-lesBains, riante bourgade du Pays basque, François Sureau entonnait, derrière la porte bleue d’un immeuble parisien, les premières notes d’une opérette d’Offenbach devant des réfugiés. Outre un prénom partagé par une bonne partie de la classe politique, quel est le rapport, nous direz-vous ? Le premier François, candidat à la pré- sidentiell­e, englué dans une affaire d’emploi fictif, mis en examen pour plusieurs chefs d’accusation, entretient avec les demandeurs d’asile des rapports a priori assez tièdes depuis qu’il a proposé de placer ceux « dont la demande apparaîtra manifestem­ent infondée ou qui sont originaire­s de pays réputés sûrs » en centre de rétention administra­tive le temps de l’examen de leur dossier. L’autre François, énarque, ancien conseiller d’Etat devenu avocat à la cour puis au Conseil d’Etat, écrivain maintes fois primé, poète, très engagé pour le sort des réfugiés, jure abhorrer le monde politique, sur lequel il jette des coups d’oeil affligés.

Avec sa lourde pipe qu’il bourre de ses doigts noircis par le tabac consumé de la précédente, ses vestes de dandy – « achetées en friperie » –, sa gaieté captivante, sa passion pour la littératur­e et son caractère bouillonna­nt, François Sureau ne ressemble pas vraiment à François Fillon. Pourtant, avant et après, peut-être même pendant ce samedi de mars, l’un et l’autre ont échangé, réfléchi, écrit, non pas pour s’écharper sur leurs visions du monde souvent opposées, mais pour tenter d’élaborer ensemble la meilleure suite à donner à la campagne bringuebal­ante du candidat de la droite.

L’avocat, qui assure avoir prévenu ses deux amis politiques,

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