Vimy, naissance d’une nation
Pour qu’on comprenne mieux, l’honorable Serge Joyal, sénateur canadien, fouille dans la poche de son lourd pardessus, ouvre son passeport et le tend aux journalistes. Sur les deux pages du document se détache la masse du Mémorial du Canada, dont les 110 mètres de pierre blanche se dressent devant eux sur le plateau de Vimy, balayé par un vent glacial. La nation canadienne est née ici, durant la bataille d’Arras, au printemps de l’année 1917, quand ses soldats ont conquis de haute lutte cette cote, la 145, dernière position enlevée sur la crête bosselée à l’infini d’énormes cratères d’obus. Un front de 6 kilomètres de largeur, solidement tenu par les Allemands depuis plus de trois ans. Une position inexpugnable avec ses fortifications souterraines et ses réseaux de barbelés qui a déjà coûté 100 000 morts et blessés aux armées française et britannique.
En février, Serge Joyal est venu en éclaireur pour préparer la visite du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui sera présent à Vimy les 9 et 10 avril, date du centenaire de la bataille, dans le cadre de commémorations imposantes auxquelles assisteront le prince Charles,