Zadig à New York
Pour ses 20 ans, s’offre une aventure nord-américaine.
L’ iconique pull tunisien, des tuniques déstructurées sur des pantalons moulants ou au contraire très larges, des tee-shirts aux slogans dérangeants tels que « Girls can do anything » , de longs manteaux de laine très fine, des combinaisons militaires… Pour son premier défilé à la Fashion Week de New York, Thierry Gillier, président-fondateur de Zadig & Voltaire, est resté fidèle à l’ADN rock de ses débuts. Et à son amour de la maille. « Je suis un tricoteur. J’expérimente de nouvelles façons de passer les fils, de les chauffer même si cela doit aboutir à une maille très fine, voire fragile », explique cet amoureux d’art contemporain, un brin intello.
L’homme a de qui tenir. Inventeur, avec le champion de tennis, du polo Lacoste, son grand-père André a créé l’un des plus grands groupes textiles de son temps. A 25 ans, à son retour des Etats-Unis, où il étudie l’art, Thierry se lance à son tour. Il crée sa propre marque, lui donnant le nom d’un roman de Voltaire, en référence à ce personnage éprouvé par la fortune avant de finir roi.
Son secret : avoir toujours une longueur d’avance. « Le monde change vite ; il nous faut constamment nous réinventer. » Après avoir bousculé les codes avec ses pulls en cachemire légers, près du corps, il est le premier à multiplier les mots messages sur ses teeshirts en jersey de coton. « Il y a vingt ans, personne ne customisait les cachemires. »
Depuis 1997, l’homme qui travaille avec son épouse, l’ex-mannequin Cecilia Bönström, reconvertie en créatrice artistique, a réussi à maintenir son indépendance, ne concédant que 20 % de son capital à un fonds d’investissement américain. « Défiler à New York accroît notre vi-