LA FRANCE NE DÉCROCHE QUE PAR RAPPORT À L’ALLEMAGNE
S’il y a bien un indicateur qui pointe un déclin de la France, c’est celui du PIB par tête, c’est-à-dire la richesse annuelle produite en moyenne par chaque Français. Depuis le début des années 1980, le fossé ne cesse de se creuser avec les Etats-Unis. Pis, si notre pays se maintient à peu près dans la moyenne de la zone euro, c’est seulement parce que l’Italie et l’Espagne plombent fortement la moyenne… L’Hexagone perd du terrain sur les pays scandinaves, les pays rhénans, Allemagne en tête, ainsi que face aux pays anglo-saxons. Trois groupes de pays aux modèles sociaux pourtant très différents.
Décortiquer ce déclin revient à mettre le doigt sur les plaies bien connues de l’économie française. Les économistes sont globalement d’accord : le décrochage du PIB par habitant s’explique par un nombre de personnes au travail insuffisant, ce qui fait reposer le poids de la création de richesse (et du modèle social) sur un volume restreint d’actifs. Le taux d’emploi des jeunes et des seniors n’est pas à la hauteur. En cause, un marché du travail qui rend difficile l’insertion des moins de 25 ans dans le monde professionnel. Ce volume de travail insuffisant est encore accentué par la persistance d’un taux de chômage structurellement élevé. La France n’arrive plus non plus à compenser ce handicap par une productivité par tête traditionnellement élevée (le volume de production par personne au travail). Depuis les années 1990, sa croissance est inférieure à la moyenne des pays de l’OCDE. En cause, le recul marqué du nombre d’heures travaillées par personne.