Le procès de la Shoah…
Contre un négationniste, une historienne doit prouver la réalité des chambres à gaz.
Oui, la Shoah a bien eu lieu, le camp d’Auschwitz et les chambres à gaz ont réellement existé. Si le procès mis en scène dans le film de Mick Jackson paraît absurde, on peine à imaginer qu’il soit inspiré d’une histoire vraie. En 1996, l’auteur britannique d’ouvrages négationnistes David Irving attaque pour diffamation l’historienne américaine Deborah Lipstadt, qui, depuis 1986, démonte ses thèses extrémistes sur le régime nazi. Le défi sidérant de son procès, ouvert à Londres en 2000 et qui dura plus d’un mois ? Prouver l’existence de la Shoah, défendre l’évidence contre la force d’une théorie nauséabonde. Porté par un casting remarquable (Rachel Weisz, Timothy Spall, Tom Wilkinson), « Le procès du siècle » résonne étrangement avec l’actualité, ses fake news et autres « faits alternatifs » mis à la mode par l’équipe de communication de Trump. « Les négationnistes et les adeptes des faits alternatifs prennent une idée saugrenue, l’habillent en opinion, et soudain, vous remarquez que la conversation a été prise en otage », confie Deborah Lipstadt. Adapté de son livre, le film nous plonge au coeur d’une défense qui refuse l’intervention émouvante des survivants des camps pour privilégier la méthode froide, implacable et rigoureuse. Face à l’aplomb et aux mensonges d’Irving , l’historienne et ses avocats écartent un à un les arguments, pour parvenir à démontrer l’absence totale d’historicité des écrits du négationniste. Un film puissant et salutaire, qui rappelle qu’une opinion, aussi convaincante soit-elle, ne vaudra jamais preuve « Le procès du siècle », en salles le 26 avril.