Pour princesse du futur
En marge d’une exposition à la Cité interdite de Pékin, Chaumet a demandé à un jeune étudiant d’imaginer le diadème de demain.
Il n’a que 21 ans, mais déjà l’étoffe d’un grand joaillier. Elève à la Central Saint Martins School de Londres, Scott Armstrong a été invité à venir présenter en Chine sa création pour Chaumet, à l’occasion de « Splendeurs impériales ». Cette exposition – une première pour le joaillier – montée en collaboration avec le musée du Palais de la Cité interdite, retrace jusqu’au 2 juillet à travers 300 objets l’histoire et l’héritage du joaillier. Au côté de pièces spectaculaires figurera le diadème Vertiges, imaginé par Scott Amstrong, lauréat du concours organisé par la maison. Il représente un luxuriant jardin, composé de 150 tourmalines et grenats et de 1 263 diamants.
« Pour un designer, le diadème est un ornement ultime, extrêmement prestigieux et souvent associé à la royauté. En faire un objet du XXIe siècle était passionnant, un vrai défi, explique le jeune talent. La partie créative m’a pris trois mois. J’ai eu la chance d’aller à Paris visiter les archives de Chaumet. A l’atelier, j’ai travaillé avec Yann, avec qui je correspondais ensuite par messagerie. Nous avons ainsi pu résoudre le problème du poids
final de la tiare. Il a fallu l’alléger pour qu’elle reste portable », confie le jeune homme, qui a trouvé sa vocation à 14 ans, en passant devant la vitrine d’un joaillier de sa ville, Chichester, dans le sud de l’Angleterre. Très vite il a réquisitionné la cave familiale pour y installer son établi. « J’ai été inspiré par les motifs et les détails abstraits formés par les allées des jardins à la française, comme ceux qu’on trouve à Versailles ou au château de Malmaison, dans la roseraie de l’impératrice Joséphine. » Pour Chaumet, Scott a esquissé un diadème – l’emblème de la maison – architectural façonné de courbes et de lignes franches. Le rythme est donné avec panache par les camaïeux de gemmes. Des détails asymétriques lui confèrent un aspect contemporain. La réalisation de cette pièce unique a demandé 1 500 heures de travail