Marine Le Pen
Madame Palissade
Impossible de parler du programme économique de Le Pen sans commencer par sa volonté de sortir de la zone euro. S’en tenir à la description des mesures de son programme passerait à côté de l’essentiel. Car une sortie de l’euro et accessoirement de l’UE (après référendum) « entraînerait l’Europe dans des zones de turbulences et d’incertitudes inédites » , selon des économistes de l’OFCE. Quant à l’idée de faire financer la dette par la Banque de France, elle ne tient pas la route. « Les avances de la Banque de France au Trésor ont toujours été inférieures à 5 % du PIB. La dette publique est proche de 100 % du PIB. Donc, ces avances n’ont jamais été, et ne pourraient jamais être, à la mesure du financement de la dette » , rappelle le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
Non seulement Le Pen veut se débarrasser de la monnaie unique, mais, en plus, elle propose d’appliquer une politique axée sur la fermeture des frontières et la relance intérieure. Son protectionnisme « intelligent » se traduirait par une taxe de 3 % sur les importations. Laquelle serait en partie payée par le consommateur. Quant aux entreprises qui ont recours à des travailleurs immigrés, elles seraient aussi taxées.
Le reste s’apparente à une collection de dépenses publiques nouvelles. Quant à ses prévisions de croissance, supérieure à 2 % dès 2018 avant d’atteindre