Mélenchon, les derniers feux d’un illusionniste
Le candidat a été éliminé de la bataille présidentielle mais a réussi son pari : écraser le PS.
Il y croyait dur comme fer. En témoigne son aigreur lors de sa prise de parole devant ses partisans, dimanche soir, aux alentours de 22 heures. Alors que le Front national tambourine à la porte de l’Elysée, Jean-Luc Mélenchon refuse de l’évoquer. Pour le quatrième homme de ce premier tour, crédité de 19,6 % des suffrages, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, même combat ! Ou plutôt, même système. « Médiacrates et oligarques jubilent. Rien n’est si beau pour eux qu’un second tour entre deux candidats qui veulent approuver et prolonger, les deux, les institutions actuelles (…) » , lance le sexagénaire aux cheveux gris en guise d’étrange introduction. Le même homme qui, en 2002, fustigeait le « sectarisme de l’extrême gauche » et appelait à voter Jacques Chirac, quitte à se ganter les mains et à se pincer le nez. Oui, Mélenchon y croyait dur comme fer, au point même de mettre en doute les estimations et sa non-qualification, préférant attendre les résultats officiels du ministère de l’Intérieur, à minuit. Voilà donc le dernier coup d’éclat – mais, de loin, le moins brillant – de cette campagne qui fut pour lui la plus belle.
Certes, il n’est finalement pas parvenu à se hisser au second tour de l’élection présidentielle, mais Jean-Luc Mélenchon a rempli l’objectif qu’il s’était fixé en février 2016, lorsqu’il s’est lancé, seul dans son coin, au nez et à la barbe du PCF, dans la course à l’Elysée : écraser le candidat d’un Parti socialiste dont il souhaite depuis longtemps l’éclatement. L’Histoire lui aura donc donné raison d’avoir claqué la porte du PS en 2008 pour tenter