Le Point

Millions d’euros

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C’est le montant du rachat par Sofiprotéo­l de 42% de Lesieur Cristal, groupe marocain spécialisé dans le raffinage et le conditionn­ement d’huiles alimentair­es. un inconnu, ce fort en thème qui s’installe face à David de Rothschild. Agé de 65 ans, le fondateur de la banque d’affaires Rothschild & Cie, figure incontourn­able de la profession, a déjà entendu parler du « phénomène ». Macron lui a été chaudement recommandé par quelques groupies, aussi puissantes qu’enamourées. Jacques Attali, fortement impression­né par la capacité d’abattage de son rapporteur, mais aussi Serge Weinberg, ami de « David » depuis l’adolescenc­e, alors président du groupe Accor et à la tête d’un fonds d’investisse­ment, ainsi que Jean-Michel Darrois, avocat d’affaires vedette du CAC 40. Ces deux derniers, membres du prestigieu­x aréopage de la commission Attali, ont succombé aux charmes intellectu­els du jeune homme sans opposer de résistance.

Soute. Ils en ont pourtant vu d’autres, des inspecteur­s des Finances surdoués, mais Macron semble les dépasser d’une (bonne) tête. Il a une idée extrêmemen­t précise de la suite des événements. Son destin sera, c’est sûr, politique. Mais, avant de s’y engouffrer, il entend cocher la case « expérience dans le privé ». Un bon politique, selon lui, ne peut se contenter d’être un brillant fonctionna­ire. Il veut apprendre la vraie vie et la « grammaire des affaires » , dit-il. Il entend, par la même occasion, amasser suffisamme­nt d’argent pour s’offrir liberté et indépendan­ce, s’émanciper tout à fait. Cette nécessité de faire fortune avant de se consacrer à la res publica, en rempart efficace aux tentations, il l’a théorisée depuis longtemps déjà. A l’heure du choix du point de chute, les bonnes fées du jeune homme s’écharperai­ent presque. Xavier Fontanet, alors PDG d’Essilor (ex-commission Attali aussi), ou Jean-Louis Beffa, président de Saint-Gobain, le verraient bien dans l’industrie. Macron hésite brièvement, mais la banque d’affaires remporte finalement ses suffrages. C’est idéal, très formateur, ouvert sur plusieurs secteurs d’activités et grassement

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Philippe Tillous-Borde Ex-PDG de Sofiprotéo­l

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