Machiavel à l’Elysée ?
« Quand le passé récent n’est plus d’aucun secours, pourquoi ne pas plonger dans des textes anciens comme en un grand bain rafraîchissant et nommer Antiquité cette manière ragaillardie de relancer son avenir ? Est-ce cela qu’on appelle Renaissance ? » Qu’il écrit bien, Patrick Boucheron, quand il parle de Machiavel ! Le « maître des déniaisements » , ainsi l’appelle-t-il dans l’ouvrage qu’il lui consacre aux éditions des Equateurs, « Un été avec Machiavel » (150 p., 13 €), qui suit la série que l’historien lui a consacrée en juillet 2016 sur France Inter. Lecture précieuse, actuelle, l’auteur du « Prince », mort en 1527, étant aussi « celui qui sait philosopher par gros temps ». « Winter is coming », assène d’ailleurs une série contemporaine, assez machiavélique… Ce qui est machiavélien, c’est autre chose : un refus de la langue de bois par l’exigence à nommer les choses en les désignant par le mot exact, le refus de recourir aux beaux principes comme à l’abandon au cynisme. L’espoir d’un « humanisme sérieux », disait Merleau-Ponty. Vite, nous sommes déjà en 2017