EN COUVERTURE
au vol de technologie, à l’amour qu’elle porte à des dictateurs comme Assad et Mugabe… Mais cela reste une hypothèse. Si, comme Donald Trump le promet, notre croissance passe à 4 % tandis que la leur ralentit, on demeurera le numéro un mondial.
Quelle est leur stratégie militaire ?
Ils se sont focalisés sur le développement d’armes qui permettent de battre un adversaire apparemment plus puissant en s’attaquant à ses points faibles. Les nouveaux livres chinois de stratégie estiment que les Etats-Unis sont vulnérables en matière de cybersécurité et d’espace. L’armée a donc mis en place seize unités d’espionnage spécialisées dans les cyberattaques. Elle a développé un programme d’armement secret pour détruire les satellites dont les Américains dépendent. Ce qui est brillant, c’est qu’il est facile de nier que l’on possède ce type d’armes. Et puis personne n’a jamais mené une cyberguerre, donc un nouveau venu a, en la matière, à peu près les mêmes chances qu’un pays qui a cent ans d’expérience militaire.
Un affrontement est-il à craindre ?
Oui, il peut y avoir une guerre accidentelle. Les Chinois sont coutumiers des « coups de semonce ». Ils sont intervenus par surprise en Corée en 1950, en Inde en 1962… Ils pensent qu’une attaque préventive peut faire la différence.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Mon constat est pessimiste. Si les Etats-Unis veulent rivaliser, ils doivent changer radicalement leur point de vue et reconnaître que la Chine est un concurrent, pas un assisté, identifier les domaines où faire pression, encourager les nations voisines à monter une coalition, ce qui pourrait obliger Pékin à tempérer ses ardeurs belliqueuses. On devrait aussi protéger les dissidents politiques, soutenir les réformateurs, étudier la période des Royaumes combattants… L’Amérique commence seulement à se réveiller. On peut seulement espérer qu’il n’est pas trop tard