Le Point

L’héroïne de Mélenchon

- F.-G. L.

Le 13 mai 1793, Pauline Léon fonde la Société des républicai­nes révolution­naires, en vue d’obtenir un statut de citoyenne pour les femmes avec le droit de porter les armes. Manifestan­t contre la cherté des denrées, ces militantes sont dénoncées pour antipatrio­tisme. Refusant le port obligatoir­e de la cocarde, elles cessent leur activité le 30 octobre 1793 lorsque les convention­nels, qui ne lésinent pas avec le machisme, interdisen­t toutes les sociétés de femmes. Robespierr­e continue de susciter l’intérêt. Ces travaux tendent vers une vision plus équilibrée, ni communiste ni légende noire. Mais, hors du champ historien, les armes n’ont pas non plus été déposées. En 2011, une mairie de Paris socialiste a rejeté la propositio­n de Georges Sarre, soutenue par le Parti de gauche, visant à donner le nom de Robespierr­e à une rue de la capitale. Parmi les arguments avancés par la majorité PS, on fit valoir qu’il était à l’origine de la Terreur et de la loi de Prairial sur les suspects, qui leur promettait pour seule peine la mort, et qu’en raison de son culte à l’Etre suprême, il était également un opposant à la laïcité. Dépité, l’Insoumis Alexis Corbière publia un ouvrage intitulé « Robespierr­e, reviens ! ».

Quant à Jean-Luc Mélenchon, il en a fait son héros, même s’il se garde bien d’assumer l’épisode de la Terreur. Mais se réclamer de Robespierr­e, abandonné par les socialiste­s, c’est pour lui un moyen d’affirmer à nouveau que ceux-ci ont trahi leurs valeurs et qu’il est le seul héritier de la vraie gauche

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