Le Point

Les Girondins voulaient rompre en douceur avec l’Ancien Régime. Leur histoire s’est mal terminée...

- PAR LORIS CHAVANETTE*

Le 10 août 1792, lorsque le peuple parisien prend d’assaut le château des Tuileries et renverse la royauté, la Révolution française, âgée d’à peine trois ans, est dans son enfance. Unité derrière la monarchie jadis. Unité derrière la république désormais, laquelle allait faire place à une guerre civile entre Montagnard­s et Girondins. Temps de héros et de douleur. Maîtres des sociétés politiques de la capitale, les leaders des Montagnard­s, qui tirent leur nom des rangs élevés de la Convention, sont Robespierr­e et Danton, premiers élus de Paris en 1792. Deux harangueur­s populaires qui dominent les clubs des Jacobins et des Cordeliers. Inversemen­t, les Girondins sont les élus qui ne siègent pas parmi les exagérés de la Montagne et ne tiennent pas leur pouvoir des suffrages de Paris. Autour de Brissot, ils constituen­t un groupe plus ou moins homogène de 150 parlementa­ires, qui ont poussé en 1791 pour que la France déclare la guerre à l’Europe. La Gironde a créé les conditions d’un déferlemen­t de violence qu’elle tente d’arrêter après la chute du trône, à l’été 1792, sans y parvenir. Bien que majoritair­e à l’Assemblée, elle va permettre aux Montagnard­s de déborder la Révolution sur sa gauche et d’ouvrir une boîte de Pandore qui profitera à l’idéologie jacobine.

Le procès de Louis XVI, à partir de décembre 1792, met le feu aux poudres. Les élus se divisent pour savoir si le roi déchu doit être jugé par les députés eux-mêmes, s’il est coupable et s’il mérite la mort. Autant de lignes de démarcatio­n entre les Girondins, qui plaident pour une Révolution qui ne soit pas vengeresse, et les Jacobins, qui veulent donner un exemple de vertu républicai­ne et proclamer à la face du monde que commence l’an I d’une ère nouvelle, ouverte par un coup en biseau sur la guillotine s’il le faut. Louis Capet perd la tête sur l’échafaud le 21 janvier 1793. Point de conciliati­on possible dès lors ! Désormais, il y a deux Paris. Celui des militants sans-culottes animé par Marat, la plumeme assassine, « Caligula de carrefour ur » (Chateaubri­and), favorable auxx revendicat­ions sociales du petit peuple. euple. Celui des salons bourgeois de Mmes Roland et Dodun : les élus de la Gironde s’y pressent.t. On y recompose une cour our luxueuse, où se perpétuent­étuent l’art de la conversati­on ation et l’esprit philanthro­pique anthropiqu­e du siècle. Le marquis de Condorcet,rcet, encyclopéd­iste, mathématic­ien, athématici­en,

 ??  ?? Erudit rousseauis­te passé par l’Angleterre et les Etats-Unis, il se signale dès 1791 par son combat pour l’abolition de la traite. Sa rhétorique va précipiter le début du conflit à l’été 1792. Leader des Girondins, il vote la mort du roi bien qu’il en ait démontré les dangers. Impuissant à construire sur les ruines, il symbolise l’échec des Girondins. Cible préférée des Montagnard­s, il est guillotiné le 31 octobre 1793. Il est l’homme des Lumières qui rédige la Constituti­on de l’an I. Opposé à la peine de mort, partisan des jurys populaires, défenseur des droits des femmes, il tenta en vain de réformer le système éducatif qu’il voulait hiérarchis­er sous l’autorité de gardiens du savoir. Guillotiné en mars 1794, il est l’exemple de l’intellectu­el qui s’essaya à laa politique.
Erudit rousseauis­te passé par l’Angleterre et les Etats-Unis, il se signale dès 1791 par son combat pour l’abolition de la traite. Sa rhétorique va précipiter le début du conflit à l’été 1792. Leader des Girondins, il vote la mort du roi bien qu’il en ait démontré les dangers. Impuissant à construire sur les ruines, il symbolise l’échec des Girondins. Cible préférée des Montagnard­s, il est guillotiné le 31 octobre 1793. Il est l’homme des Lumières qui rédige la Constituti­on de l’an I. Opposé à la peine de mort, partisan des jurys populaires, défenseur des droits des femmes, il tenta en vain de réformer le système éducatif qu’il voulait hiérarchis­er sous l’autorité de gardiens du savoir. Guillotiné en mars 1794, il est l’exemple de l’intellectu­el qui s’essaya à laa politique.

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