« Les marchés peuvent encore rebondir »
Le Point : Le rebond des marchés depuis le début de l’année peut-il tenir ? Benjamin Melman :
Oui, en raison principalement du changement de position de la Fed. En fin d’année dernière, la banque centrale américaine a donné l’impression au marché qu’elle allait poursuivre son programme de retrait de liquidités et de hausse de taux alors même que l’économie américaine donnait des signes de ralentissement. Les investisseurs ont pris peur, ce qui a provoqué une baisse générale des marchés. Il faut remonter à 1994 pour avoir une performance aussi négative sur un si grand nombre d’actifs. Le revirement de la Fed, en janvier, a redonné de l’assurance au marché, qui, depuis 2008, a pris l’habitude de s’appuyer sur les banques centrales.
Est-ce à dire que vous revenez sur les actions ?
Nous avons profité du rebond pour revenir sur une position neutre et prendre quelques profits. Le contexte reste incertain. Nous reviendrons sur les marchés quand la reprise de la croissance chinoise se profilera, car elle pourrait générer une deuxième vague de hausse. En attendant, nous avons une position équilibrée entre actions européennes et américaines avec un léger biais en faveur des valeurs émergentes. Nous pensons que la défiance des investisseurs à l’égard de l’Europe est en effet excessive et qu’il y aura un phénomène de rattrapage.
Qu’est-ce qui vous ferait changer d’avis ?
Une forte reprise de l’inflation aux Etats-Unis – mais ce n’est pas notre scénario – qui obligerait la Fed à resserrer sa politique monétaire. Le retour des tensions protectionnistes, qui fragiliserait la Chine mais aussi l’Europe, ou encore un Brexit dur, qui n’est toujours pas « pricé » par le marché.
Quels secteurs privilégier ?
Ce sont les secteurs qui ont le plus souffert en décembre qui ont le plus rebondi. La volatilité profitera tantôt aux cycliques, tantôt aux valeurs défensives, donc nous n’avons pas de biais sectoriel à court terme. A moyen terme, nous privilégions les sociétés qui vont tirer parti de la révolution du big data et la santé
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