Des professeurs pas comme les autres

Politiques, grands patrons, sportifs, artistes, intellectuels… Les célébrités sont de plus en plus nombreuses à intervenir dans les écoles de commerce. Pour le plus grand plaisir des étudiants.

Il est l’un des professeurs les plus populaires d’HEC. Ses étudiants lui ont donné la note de 4,2 sur 5, ce qui est « excellent », assure la direction. Et pourtant, il n’a jamais été formé pour cela. Il n’a jamais publié dans des revues scientifiques. Et ses connaissances en économie restent – de son propre aveu – « très basiques » . Ce qui plaît tant à ses étudiants ? La discussion qui s’engage très facilement pendant les cours. Les cas pratiques, toujours inspirés de l’actualité. Et aussi – il faut bien le dire – les nombreux exemples et les anecdotes tirés de son expérience à l’Elysée.

Ancien conseiller en communication de François Hollande, proche d’Emmanuel Macron et candidat déclaré à la mairie de Paris, Gaspard Gantzer fait partie de cette nouvelle catégorie d’intervenants qui peuple les écoles de commerce et ravit les étudiants, composée de personnalités issues des milieux politiques, économiques et intellectuels.

Parmi eux ? François Baroin, Delphine Batho, Pascal Lamy (ex-patron de l’OMC), Olivier Klein (BredBanque populaire) et Xavier Fontanet (ex-patron d’Essilor) à HEC ; Jean-Pierre Raffarin, Luc Chatel et Michel Barnier à ESCP Europe ; Laurent Wauquiez et Thomas Guénolé (La France insoumise) à l’EM Lyon ; ou encore Gaspard Koenig à Skema, entre autres. Car la liste est longue ! Plus encore si l’on prend en compte les personnalités sollicitées dans le cadre de séminaires, conférences, master class et tables rondes. A l’Essec, rien que pour la semaine de rentrée de janvier, ce sont une quinzaine d’intervenants extérieurs qui ont été reçus dans le cadre de l’iMagination Week, dont la directrice générale de Veolia Energie France, Carine Kraus, le philosophe André Comte-Sponville ou encore la présidente de l’association de défense des animaux L214, Brigitte Gothière. De quoi donner aux écoles des airs de plateau de talk-show. Mais dans quel intérêt ?

D’abord, il y a l’image de marque. Une personnalité en vue n’ira a priori pas se perdre dans une ⋯

« Avoir des stars, c’est être un peu star soi-même. Cela permet à un établissement d’asseoir son aura. » Vincent Mangematin

Engagés. Michel-Edouard Leclerc, nouveau président de la Neoma Business School, accueille Louis Gallois, président de la Féderation des acteurs de la solidarité, pour un cycle de conférences autour des humanités.