La chronique de Patrick Besson
Quel écrivain français du XXe siècle, engagé en politique, se cache derrière ces déclarations proeuropéennes ?
« Il faut faire l’Europe, à moins qu’on ne soit bolchevique, d’extrême droite ou d’extrême gauche, à moins qu’on ne veuille laisser un grand bûcher s’amonceler sur lequel flambera avant vingt ans toute la civilisation, tout l’espoir, tout l’honneur humain. »
« Nous n’avons jamais pu vivre les uns sans les autres, mais nous le pouvons moins que jamais. Nous avons besoin de la plus étroite promiscuité. »
« Le nationalisme n’est beau nulle part. Ses manifestations les plus hautes sont devenues aussi stériles, aussi ridicules, aussi sinistres, aussi haïssables que les plus basses. »
« Mais aujourd’hui, c’est une nouvelle Europe. Cette autre Europe arrive à son point de conscience, selon les lumières occidentales : elle commence de s’épanouir et sans doute demain va-t-elle rayonner. »
« Est-ce que l’histoire de l’Europe va recommencer l’histoire de la Grèce, qui s’est épuisée dans des guerres sans fin parce que l’apparition successive de nouvelles formes rompait sans cesse l’équilibre et provoquait de nouveaux groupements ? »
« L’Europe de l’Ouest accédant à une économie plus large que celle qui a servi de base au système des patries a besoin d’éliminer le nationalisme comme une vieillerie pervertie et dangereuse. »
« L’Europe viendra à bout des patries qui la déchirent. »
« C’est ainsi qu’on en revient toujours à la nécessité immédiate et essentielle : faire les Etats-Unis d’Europe. »
« Douter de la force de la liberté, c’est le propre des hommes fatigués : vouloir refaire les fondements de la cité sur ce doute, c’est accepter sa fatigue, c’est délibérément reconnaître qu’on marche vers la mort. »
« Pour appeler les choses par leur nom : le capitalisme ne peut subsister que s’il fait les Etats-Unis, et les Etats-Unis ne peuvent être faits que par le capitalisme conscient et organisé. » ■